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mardi 10 décembre 2019

Pensacola to Savannah

From Pensacola to Savannah
In the search for the origins of my ancestor, Philip Long, I have formulated an hypothesis: he could be a Hessian soldier from Germany, a mercenary hired by England to fight a Rebellion in the USA in 1775. In 2015, the documentation that I had on hand led me to pursue this hypothesis. With time and more search, this hypothesis could find itself in my rear-view mirror. 

Many indicators led me to believe that my ancestor who registered in the King's American Regiment (KAR) in the autumn of 1781 in Savannah Georgia could be the same soldier who deserted from the West Florida Royal Foresters (WFRF) in May of the same year in Pensacola.

Wilbur H. Siebert published a book in 1902 about this desertion in May 1781 and the events that followed. It seems that my assumption is realistic. It doesn't mean that Philip Long was of German ancestry, but it means that Philip Long from Pensacola Florida is probably the same as Philip Long in Savannah Georgia, the later one being my ancestor. 
In the autumn of 1778, soldiers and civilians were sent from New York to various Southern areas, an event known as The Big Runaway. Todd Braisted wrote that 10 000 individuals were part of this Runaway. From this number, around 1 200 were sent to Pensacola FL: figures vary from 1 200 to 3 500. Since the North had already been lost to the Patriots, Britain wanted to save and reinforce the South. It turned out that they rather had to save the ones sent in 1781....

It seems unrealistic to think that Philip Long of the WFRF was living in Pensacola before 1778. According to General Campbell, in charge of the regiments arriving from New York, it was « the worst place in the world ». It sure was isolated and inhospitable. 
The WFRF was raised in Florida in 1779 with a handful of members of the Loyal Refugees. Almost two years after (April 1st, 1781), that number had increased to only 43. Half of them deserted on May 9th, 1781, including Philip Long. 

Why do I think that Philip Long from the WFRF could be Philipp Lange who deserted in August of 1778 from his Waldeck regiment? First, Don Hagist have demonstrated that hundreds of Hessians were part of the regular British regiments. Second, if Hessian deserters were not allowed to come back to their original regiment, they conceivably could register in a Loyalist militia. Third, the Waldeck regiment was sent to Florida in 1778. Philipp Lange had also a brother (Henrich) who was part of this Hessian regiment.
Siebert explained that many were captured while hiding in the swamps, but many managed to escape. Those who were successful at escaping the Spanish army took two different routes, but they all arrived months later in Savannah Georgia

My ancestor Philip Long was in Savannah Georgia in the autumn of 1781 and had registered in a new cavalry regiment called the KAR. The WFRF was also known as a regiment of cavalry

Another excerpt taken from Wilbur Siebert's book... 

jeudi 5 décembre 2019

John Long (1815)

(Version française à la fin du document)
John Long (1815), the ancestor of Darl Long 
in our haplogroup i-M223 
NOTE. The following document is an attempt to locate John Long.

Darl Long’s ancestor can be traced back to Gaines NY. He was born c1815 and always maintained that he was born in PA, so was his father. Nevertheless, we have never been able to track this family in PA. Finding the father of a John Long in PA is next to impossible. So it seemed 15 years ago. But, at that time I had saved many files from Erie, PA. I had a second look at these files today.

Moreover, we know that Sybilla Long was the daughter of Sarah Piper & John Long born in 1850 in Erie PA. Her brothers were George Jackson (1843) & William (1845). The note left by Sybilla is quite revealing.

Sybilla Long-Hugues
I was born Feb 15, 1850 in Erie Co. Pennsylvania.
My father’s name was John R. Long born in Germany.
My mother’s name was Sarah Piper born in England
The family was in Gaines Orleans NY in the 1850 Census. Sarah had taken charge of one sister and two brothers. The three children were born in Pennsylvania. Sybilla is not one year-old yet.

 
Let’s assume that John was in Erie in 1840 at the age of 25.
1840 Census in Erie PA 
(1) 1840 Census in North East Erie PA
This census shows a head of family (Samuel) at the age of appr. 75. He has a son of appr. 25. In different documents, the date of birth of John (husband of Sarah Piper & Nancy Parker) varies between 1814 and 1817. So, this document could be the family of John (1815). But, it is not the only family from Erie PA that could be John Long’s family (1815).

 
(2) 1840 Census in Mill Creek Erie PA 
There is also the family of Jacob Long with a son of appr. 25 years-old. 

(3) 1840 Census in Erie Erie PA
There is a third family (William) showing a man of appr. 25 years-old. This family might not include a man born in 1815 by the name of John. 

In 1850, the family of John (1815) and Sarah Piper had moved from Erie PA to Gaines Orleans NY.

John Long (1815), l'ancêtre de Darl Long 
dans notre haplogroupe i-M223
NOTE. Le document qui suit est une tentative pour localiser John Long.

L'ancêtre de Darl Long (John Long) remonte à Gaines NY. Il est né vers 1815 et a toujours soutenu qu'il était né en Pennsylvanie, tout comme son père. Néanmoins, nous n'avons jamais été en mesure de suivre cette famille en Pennsylvanie. Trouver le père d'un John Long en PA est presque impossible. C'est ce qu'il me semblait il y a 15 ans. Mais, à ce moment-là, j'avais sauvé plusieurs fichiers d'Erie, PA. J’ai fait un nouvel examen de ces documents.

De plus, nous savons que Sybilla Long était la fille de Sarah Piper & John Long née en 1850 à Erie PA. Ses frères étaient George Jackson (1843) et William (1845). La note laissée par Sybilla est assez révélatrice.

(Traduction)
Sybilla Long-Hugues
Je suis né le 15 février 1850 à Erie Co. Pennsylvanie.
Mon père s'appelait John R. Long, né en Allemagne.
Ma mère s'appelait Sarah Piper. Elle est née en Angleterre.

La famille était à Gaines Orleans, NY, lors du recensement de 1850. Sarah avait pris en charge une sœur et deux frères. Les trois enfants sont nés en Pennsylvanie. Sybilla n'a pas encore un an

Supposons que John était à Erie PA en 1840 à l'âge de 25 ans.
Recensement de 1840 dans le comté d’Erie, Pennsylvanie 
(1) Recensement de 1840 dans le nord-est de l'Erie PA
Ce recensement montre un chef de famille (Samuel) à l'âge d'environ 75 ans. Il a un fils d'environ 25 ans. Dans différents documents, la date de naissance de John (époux de Sarah Piper et Nancy Parker) varie entre 1814 et 1817. Ainsi, ce document pourrait être la famille de John (1815). Mais ce n'est pas la seule famille d'Erie PA qui pourrait être celle de John Long (1815).


(2) Recensement de 1840 à Mill Creek Erie PA
Il y a aussi la famille de Jacob Long avec un fils d'environ 25 ans.


(3) Recensement de 1840 dans la région de Erie Erie Pennsylvanie
Il y a une troisième famille (William) représentant un homme d'environ 25 ans. Cette famille pourrait ne pas comprendre un individu né en 1815 du nom de John Long.


En 1850, la famille de John (1815) et Sarah Piper avait déménagé de Erie PA à Gaines Orleans NY.

lundi 14 octobre 2019

Georges Sirois

Rendons à Georges Sirois ce qui appartient à Georges Sirois
Mgr Ernest Lang
La contribution du professeur Georges Sirois à notre recherche sur les origines de Philip Long a été sous-estimée, à mon humble avis. C’est grâce à son initiative que nous persistons encore de nos jours à chercher le lieu de naissance de notre ancêtre.

1. De 1923 à 1974
Jusqu’en 1974, Mgr Ernest Lang disposait de documents ecclésiastiques relatifs à la famille de Philip Long & Marie-Julie Couillard-Després. Puisqu’il avait été vicaire à St-Basile, il a découvert les premiers baptistaires des enfants du couple, ainsi que des certificats de décès et de mariages.

En 1936, alors qu’il se rendait au Musée de Québec dans l’espoir d’obtenir des informations quant à la « Fortune des L*NG », il s’est arrêté à Rivière-du-Loup où il a découvert d’autres documents liés à la famille L*NG.

2. L’avocat Chamberland et la Fortune des L*NG
L’avocat Chamberland accompagnait Mgr Lang au Musée de Québec. Curieusement, il avait reçu des Archives d’Ottawa une lettre datée du 14 septembre 1936 dans laquelle on disait ceci :

Philip Long était courrier transportant la malle au Nouveau-Brunswick et il semble avoir obtenu la concession d’un terrain quelque part sur le bord du Lac Témiscouata, mais je ne trouve aucun acte de concession.

Il est évident que l’avocat Chamberland avait écrit plutôt aux Archives d’Ottawa afin de trouver des preuves que Philip Long était propriétaire de la Seigneurie de Témiscouata et du Madawaska : ladite Fortune des L*NG. Mgr Lang ne savait pas en 1936 qu’il existait un dossier militaire concernant Philip Long.

3. Le certificat de mariage de Philip Long & Marie-Julie Couillard-Després
Le 14 novembre 1956, Mgr Lang a reçu une copie du certificat de mariage de Philip & Marie-Julie qui s’étaient mariés le 6 décembre 1792 à la cathédrale anglicane de Québec. Ce seul document aurait dû lui mettre la puce à l’oreille. Sa documentation, bien que modeste, suffisait à intriguer n’importe quel membre de la famille. Il est vrai que, à cette époque, faire de la recherche généalogique n’était pas une sinécure, surtout lorsque l’on vivait loin des grandes bibliothèques.

4. Un article de Robert Pichette
En 1958, suite à un article écrit dans le journal « Le Madawaska » par Robert Pichette, Mgr Lang a appris que Philip était courrier du Roi. Dans son livre, il s’est dit à la fois étonné et enchanté de cette information. Pourtant, il en avait été avisé 22 années plus tôt par les Archives d’Ottawa.

Il a fallu attendre la visite de Georges Sirois, professeur à Ottawa, aux environs de 1974 pour que Mgr Lang se remette à sa recherche qu’il avait entamée en 1923.

5. Le coup d’envoi donné par Georges Sirois en 1974
À part le document de Robert Pichette, tous les autres que Mgr Lang possédait étaient de nature ecclésiastique et ne le renseignaient pas sur les origines de Philip.

Georges Sirois se rendait souvent aux Archives d’Ottawa dans le cadre de son travail. C’est ainsi qu’il a découvert le dossier militaire de Philip Long. Cette découverte a relancé la recherche de Mgr Lang et a été la rampe de lancement des autres chercheurs par la suite.

C’est grâce au dossier militaire de Philip que nous avons fait des progrès et non à cause des documents ecclésiastiques qui ne renfermaient pas d’informations sur les origines probables de Philip.

Georges Sirois a tracé la voie à Mgr Lang qui n’a pas perdu de temps pour solliciter des Archives d’Ottawa d'autres documents qui se rapporteraient à notre ancêtre. Ses demandes ne sont pas restées vaines. Il a publié ces documents dans son livre intitulé « L’Héritage des Lang (Long). Récit biographique, généalogique et historique de John Philip Long (1757-1832) ».

Vous connaissez la suite de l'histoire.....


Let us give back to Georges Sirois what belongs to Georges Sirois
 
Bishop Ernest Lang
Professor Georges Sirois contribution to our research on Philip Long's origins has been underestimated, in my humble opinion. It is thanks to his initiative that we still persist today in searching for the birthplace of our ancestor.

1. From 1923 to 1974
Until 1974, Bishop Ernest Lang had ecclesiastical documents relating to the family of Philip Long & Marie-Julie Couillard-Després. Since he had been vicar in St. Basile, he discovered the first birth certificates of the couple's children, as well as death certificates.

In 1936, while traveling to the Musée de Québec in the hope of obtaining information about the "Fortune of the L*NG", he stopped at Rivière-du-Loup where he discovered other documents related to the L*NG family.

2. The lawyer Chamberland and the L*NG'S Fortune
Lawyer Chamberland accompanied Bishop Lang to the Musée de Québec. Curiously, he had received a letter from the Ottawa Archives dated September 14, 1936, in which it stated the following:

Philip Long was a courier carrying mail to New Brunswick and he seems to have obtained a land grant somewhere on the shores of Lake Temiscouata, but I can't find any deed of grant.

It is obvious that lawyer Chamberland had written to the Ottawa Archives hoping to find evidence that Philip Long owned the Seigneurie of Temiscouata and Madawaska: the so-called L*NG'S Fortune. Bishop Lang did not know in 1936 that there was a military file on Philip Long.

3. The marriage certificate of Philip Long & Marie-Julie Couillard-Després
On November 14, 1956, Bishop Lang received a copy of the marriage certificate of Philip & Marie-Julie who had married on December 6, 1792 at the Anglican Cathedral in Quebec City. This one document alone should have tipped him off. His documentation, although modest, was enough to intrigue any member of the family. At that time, doing genealogical research was no easy task, especially when you live far from large libraries.

4. An article by Robert Pichette
In 1958, following an article written in the newspaper "Le Madawaska" by Robert Pichette, Bishop Lang learned that Philip was a King's courier. In his book, he said he was both surprised and delighted with this information. Yet he had been notified 22 years earlier by the Ottawa Archives.

It was not until the visit of Georges Sirois, professor in Ottawa, around 1974 that Bishop Lang resumed his research, which he had begun in 1923.

5. The launch given by Georges Sirois in 1974
Apart from Robert Pichette's document, all the others that Bishop Lang owned were ecclesiastical in nature and did not inform him of Philip's origins.

Georges Sirois often visited the Ottawa Archives as part of his work. That's how he discovered Philip Long's military file. This discovery relaunched Bishop Lang's research and was the launch pad for other researchers later on.

It is thanks to Philip's military record that we have made progress and not because of the church documents that did not contain information on Philip's probable origins.

Georges Sirois paved the way for Bishop Lang, who did not waste any time soliciting the Ottawa Archives for any other document related to our ancestor. His requests were not in vain. He published these documents in his book entitled "L'Héritage des Lang (Long). Biographical, genealogical and historical account of John Philip Long (1757-1832)".

You know the rest of the story........


mardi 3 septembre 2019

Hypothèse.2

Pensacola, 
la pierre angulaire de mon hypothèse
(English version at the end)
NOTECe document ne remplace pas le No. 16 de mon blogue qui est davantage documenté et qui constitue la pierre angulaire de mon hypothèse.

1. Documentation proximale (proche) et documentation distale (éloignée)
En l’absence du baptistaire de Philip Long, on doit adopter une stratégie de recherche différente, une stratégie qui consiste à regrouper un ensemble de documents qui se rattachent à lui et à sa famille, en autant que faire se peut.

Nous avons trouvé des documents proximaux à son sujet. Par exemple, des lettres qu’il a signées, des commentaires de personnes qui l’ont connus. Je pense à John Mann, un journaliste écossais qui l’a rencontré. Je pense aussi au commentaire de son fils Jean-Baptiste aux deux recenseurs américains Deanne & Kavanaugh. Je n’oublie pas les feuilles d’appel du KAR, son certificat de mariage et bien d’autres trouvés par plusieurs chercheurs avant moi.

Comme documents distaux, il y a ceux se rapportant à Philipp Lange, aux écrits d’auteurs sur la Révolution américaine, au régiment Waldeck, aux événements de Pensacola, à la désertion en général et à bien d’autres relatés sur mon blogue.

Les documents distaux peuvent avoir de l’importance en autant qu’ils soient reliés aux proximaux par une chronologie précise et serrée. Donc, mon hypothèse doit tenir compte du facteur temporel. Vous savez déjà que la base d’une généalogie, c’est le temps qui permettra, nous l’espérons, de suivre le cheminement de Philip dans l’espace. Puisque nous ne savons pas où il est né, ma recherche consiste à lier ensemble des événements dans le temps.

Pour confirmer mon hypothèse, un test de Y-ADN suffira. Un test d’ADN peut nous indiquer depuis combien de temps nous sommes liés à d’autres individus. Il existe déjà assez d’échantillons pour nous permettre d’avoir une bonne idée où est né un individu qui fait partie de cet échantillon. Somme toute, nous prenons tous les moyens disponibles pour réduire l’incertitude entourant le lieu et la date de naissance de Philip Long

2. Participation dès le début de la Révolution américaine
Lorsque Philip Long vivait à Lac Témiscouata, dans une lettre, il a indiqué qu’il avait été impliqué dans la Guerre de l’Indépendance américaine depuis 1775. D’abord, il n’a jamais écrit une lettre de sa main. Ensuite, j’assume du moins qu’il tenait à préciser qu’il avait été présent dès le début du Conflit. Pourtant, nous n’avons que de la documentation à son sujet à partir de 1781. Où se trouvait-il entre 1775 et 1781?

Mon hypothèse veut qu’il était présent à Pensacola (Floride,) avant 1781 et qu’il était un mercenaire hessois arrivé à New York en 1776 comme membre du Régiment Waldeck et qu’il se nommait Philipp Lange, frère d’Henrich Lange aussi du même régiment. Ce dernier est retourné en Allemagne en 1783, tandis que le premier s’est réfugié au Canada avec les autres Loyalistes américains : il serait mon ancêtre Philip Long.

Il aurait déserté son régiment en 1778 et aurait navigué avec 10 000 autres soldats et civils jusqu’à Pensacola en 1778-79 (The Big Runaway). Le régiment Waldeck faisait partie de ce groupe, tout comme les trois régiments suivants : le Loyal Americans, le Maryland Loyalists and le Pennsylvania Loyalists, sans compter les régiments britanniques. J’assume qu’après sa désertion il a été absorbé par un régiment loyaliste, comme ce fut le cas de centaines d’autres soldats allemands, ce qui lui aurait permis de se rendre en Floride. Vu la pénurie de volontaires, les déserteurs allemands qui revenaient ne montaient pas sur l’échaffaud.

3. De Pensacola Floride à Savannah Georgie
Nous savons que notre ancêtre s’est inscrit dans le King’s American Regiment (KAR) le 25 octobre 1781 à Savannah Georgie, un régiment de cavalerie.  

Curieusement, le West Florida Royal Foresters (WFRF) était aussi un régiment de cavalerie. Un grand nombre des soldats du WFRF (une centaine) se sont évadés du Fort George à Pensacola le 9 mai 1781, suite à l’explosion de la poudrière. De toute évidence, il fallait avoir une monture pour échapper aux Espagnols.

Philip pourrait avoir parcouru la distance de 725 km qui sépare Pensacola de Savannah en six (6) mois à dos de cheval, soit l’équivalent de 4 km par jour. Un fantassin peut parcourir cette distance en la moitié moins de temps.

4. Un seul autre Philip Long dans cette région
Il existait un autre Philip Long dans cette région, mais il faisait partie des Patriotes et il est resté aux États-Unis après 1783. Je n’ai trouvé aucun autre Philip Long qui aurait pu se trouver à cet endroit. Le KAR venait d’être formé et ce régiment a toujours été une cavalerie.

Certes, notre ancêtre a pu venir du Nord des États-Unis pour s’inscrire dans le KAR en octobre 1781. Il y avait un autre Philip Long en Pennsylvanie, mais du côté des Patriotes et il est décédé aux États-Unis longtemps après la Révolution américaine. Il y avait de nombreux autres Philip Long en Pennsylvanie à cette époque. Je n’en ai trouvé aucun qui aurait pu faire partie du WFRF. Si la Couronne britannique a embauché 30 000 mercenaires Allemands, c’est que les volontaires aux États-Unis ne se bousculaient aux portes.

Lorsque le Général Campbell a mis le pied à Pensacola, il a trouvé un terrain désert et si désolant qu’il a offert sa résignation peu de temps après. Ce Philip Long du WFRF est sûrement arrivé avec lui au printemps de 1779, en même temps que les quelques 10 000 autres en provenance du Nord.

Je ne suis pas le seul qui a épluché les feuilles d’appel des régiments qui se sont affrontés de 1775 à 1783. Personne n’a identifié un Philip Long qui aurait pu être membre du WFRF en 1781. Je peux vous assurer que j’ai scruté tous les régiments de part et d’autre, en plus des listes de passagers.

N'oublions pas que notre ancêtre a dit qu’il avait participé à la Révolution américaine dès le début.

5. Vol d’un « sac de malle »
Nous savons que Philip s’est emparé du courrier appartenant aux Patriotes pour le remettre aux Britanniques. Le courrier était transmis par un cavalier et pour s’en emparer il fallait être cavalier soi-même.

Tout compte fait, notre ancêtre se caractérisait surtout par sa capacité à monter un cheval. J’ose croire que la plupart des gens de cette époque savaient monter à cheval. Cette caractéristique aide à faire le lien entre le WFRF et le KAR, évidemment. Cavalier aujourd’hui, cavalier hier.

6. La désertion
La désertion a toujours fait partie des guerres. De nombreux mercenaires allemands s’attendaient de déserter une fois en sol américain, profitant d’une traversée gratuite de l’Atlantique.

D’autres ont déserté à cause des conditions de vie pénibles dans les régiments allemands. Si Philipp Lange est mon ancêtre, on ne saura jamais ce qui l’a poussé à déserter et ce qui l’a convaincu de revenir au bercail, c'est-à-dire dans un régiment britannique. Plusieurs autres ont fait de tels allers-et-venues. Je me satisfais de savoir que la désertion a bel et bien existée au cours de cette guerre civile.

7. Soldat allemand aujourd’hui, soldat loyaliste demain
À la base de mon hypothèse, il a fallu démontrer sans l’ombre d’un doute que des soldats allemands pouvaient quitter leur régiment pour s’inscrire dans un régiment britannique ou loyaliste quelconque. Don Hagist a démontré clairement que des soldats allemands étaient prêtés, pour ainsi dire, à des régiments britanniques réguliers, sans compter que les régiments allemands ne se sont jamais présentés sur un champ de bataille sans les régiments britanniques qu’ils accompagnaient et auxquels ils étaient soumis.

Les régiments provinciaux et miliciens servaient à absorber des volontaires de tous acabits.

8. Document unique versus profil
La plupart d’entre nous qui se sont intéressés aux origines de Philip Long cherchaient un baptistaire ou un quelconque document attestant de sa naissance ou de son pays d’origine. On m’a déjà demandé si j’avais une photo de Philip décédé en 1832 ou un document qu’il aurait signé au cours de la Révolution américaine.

Avant 1850, la documentation concernant tout individu est clairsemée. Et lorsque l’on parvient à trouver un document, ce dernier peut appartenir à plusieurs autres du même nom. Vous comprenez pourquoi autant d’Américains se rabattent sur un test d’ADN pour identifier le pays d’origine de leurs ancêtres européens.

C’est parce que Philip était soldat au cours de la Révolution américaine que nous avons des informations à son sujet. S’il avait été un citoyen américain ordinaire, je n’ose imaginer dans quel état serait notre recherche.

Ma recherche a débuté par l’espoir de dénicher un document. Je n’ai pas mis de temps à réaliser qu’il fallait en venir à dresser un profil, à regrouper un ensemble d’événements contextuels qui dressaient un portrait général. Il est clair que mon hypothèse fait penser à du fromage suisse : il y a des trous que j’espère combler avec un test d’ADN, comme vous le devinez. Les deux représentent, en définitive, chacun des deux côtés de la pièce de monnaie. Je ne peux espérer davantage.

9. Citoyenneté américaine
Justement, est-il possible que Philip était un citoyen américain dont les ancêtres ont immigré aux États-Unis bien avant 1775? Après tout, une fois au Canada, Philip ne se faisait pas prier pour affirmer qu’il était un Loyaliste américain. Ma réponse : Oui, c’est possible, même si nous ne sommes pas parvenus à dénicher un document qui le démontre.

10. Un ancêtre souhaité et un ancêtre en chair et en os
À toutes les époques, face à ce manque de documentation, on a imaginé notre ancêtre selon nos aspirations. Nombreux sont ceux qui acceptent difficilement que Philip ait fait partie d’un régiment britannique. Et qu’il serait un mercenaire allemand n’adoucit pas cette antipathie déjà bien ancrée. On ne choisit pas nos ancêtres.

Mon travail ne consiste pas à convaincre qui que ce soit d’une nationalité plutôt qu’une autre, mais à trouver des documents et des faits qui me semblent liés à notre ancêtre.

Quiconque n’accepte pas ce que nous savons de notre ancêtre a, par conséquent, la tâche de démontrer ce qu’il était véritablement en étalant une documentation en preuve. Le jugement final appartient à chacune et à chacun qui ont pris le temps d’analyser ma documentation.
Pensacola,
the cornerstone of my hypothesis
(Version française au début)
NOTEThis document does not replace #16 of my blog, which is more documented and is the cornerstone of my hypothesis.

1. Proximal (near) and distal (far) documentation
In the absence of Philip Long's baptism certificate, a different research strategy must be adopted, a strategy that consists of bringing together a set of documents related to him and his family, as much as possible.

We found proximal documents about him. For example, letters he signed, comments from people who knew him. I think of John Mann, a Scottish journalist who met him. I am also thinking of his son Jean-Baptiste's comment to the two American enumerators Deanne & Kavanaugh. I do not forget the call sheets of the KAR, his marriage certificate and many others found by several researchers before me.

As distal documents, there are those relating to Philipp Lange, the writings of authors on the American Revolution, the Waldeck Regiment, the Pensacola events, desertion in general and many others mentioned on my blog.

Distal documents can be important as long as they are linked to the proximal documents by a precise and tight chronology. So my hypothesis must take into account the time factor. You already know that the basis of a genealogy is time, which we hope will allow us to follow Philip's journey through space. Since we do not know where he was born, my research consists in linking events together in time.

To confirm my hypothesis, a Y-DNA test will suffice. A DNA test can tell us how long we have been related to other individuals. There are already enough samples to give us a good idea of where an individual in this sample was born. All in all, we are taking all available measures to reduce the uncertainty surrounding Philip Long's place and date of birth

2. Participation at the onset of the American revolution war of 1775-83
When Philip Long lived in Lac Témiscouata, in a letter, he indicated that he had been involved in the American War of Independence since 1775. First of all, he never wrote a letter from his hand. Secondly, I assume, at least, that he wanted to make it clear that he had been present since the beginning of the Conflict. However, we only have documentation about it from 1781 onwards. Where was he between 1775 and 1781?

My hypothesis is that he was present in Pensacola, Florida, before 1781 and that he was a Hessian mercenary who arrived in New York in 1776 as a member of the Waldeck Regiment and that his name was Philipp Lange, brother of Henrich Lange also of the same regiment. The latter returned to Germany in 1783, while the first one took refuge in Canada with the other American Loyalists: he would be my ancestor Philip Long.

He reportedly deserted his regiment in 1778 and sailed with 10,000 other soldiers and civilians to Pensacola in 1778-79 (The Big Runaway). The Waldeck Regiment was part of this group, as were the following three regiments: the Loyal Americans, the Maryland Loyalists and the Pennsylvania Loyalists, not to mention the British regiments. I assume that after his desertion he was absorbed by a Loyalist regiment, as was the case with hundreds of other German soldiers, which would have allowed him to go to Florida. Given the shortage of volunteers, returning German deserters did not climb the scaffold.

3. From Pensacola Florida to Savannah Georgia
We know that our ancestor enrolled in the King's American Regiment (KAR) on 25 October 1781 in Savannah Georgia, a cavalry regiment. 

Curiously, the West Florida Royal Foresters (WFRF) was also a cavalry regiment. Many of the WFRF soldiers and other soldiers (about 100 according to a source) escaped from Fort George in Pensacola on May 9, 1781, following the explosion of the powder magazine. Obviously, you had to have a horse to escape the Spanish.

Philip could have covered the 725 km distance from Pensacola to Savannah in six (6) months on horseback, the equivalent of 4 km per day. An infantryman can travel this distance in half the time.

4. Only one other Philip Long in this region
There was another Philip Long in this region, but he was one of the Patriots and stayed in the United States after 1783. I couldn't find any other Philip Long who could have been there. The KAR had just been formed and this regiment had always been a cavalry.

Certainly, our ancestor was able to come from the northern United States to join the KAR in October 1781. There was another Philip Long in Pennsylvania, but on the Continental side and he died long after the American Revolution. There were many other Philip Long in Pennsylvania at that time. I couldn't find any that could have been part of the WFRF. If the British Crown hired 30,000 German mercenaries, it was because volunteers in the United States were not knocking on doors.

When General Campbell set foot in Pensacola, he found a deserted and so desolate terrain that he offered his resignation shortly afterwards. This Philip Long of the WFRF surely arrived with him in the spring of 1779, along with some 10,000 others from the North.

I am not the only one who has gone through the call sheets of the regiments that filled from 1775 to 1783. No one has identified a Philip Long who could have been a member of the WFRF in 1781. I can assure you that I have examined all the regiments on both sides, in addition to the passenger lists.

We must not forget that our ancestor said that he had participated in the American Revolution from the beginning.

5. Theft of a "mail bag"
We know that Philip seized the mail belonging to the Continentals and handed it over to the British. The mail was transmitted by a rider and to get it you had to be a rider yourself.

All in all, our ancestor was characterized above all by his ability to ride a horse. I would like to believe that most people of that time knew how to ride a horse. This feature helps to make the link between the WFRF and the KAR, of course. Horseman today, horseman yesterday.

6. Desertion
Desertion has always been part of wars. Many German mercenaries expected to desert once on American soil, taking advantage of a free Atlantic crossing.

Others deserted because of the harsh living conditions in the German regiments. If Philipp Lange is my ancestor, we will never know what drove him to desert and what convinced him to enlist in a Loyalist regiment. Several others have made such comings and goings. I am satisfied to know that desertion did indeed exist during this civil war.

7. German soldier today, Loyalist soldier tomorrow
At the basis of my hypothesis, it had to be demonstrated beyond a shadow of a doubt that German soldiers could leave their regiment to join any British or Loyalist regiment. Don Hagist made it clear that German soldiers were being loaned, so to speak, to regular British regiments, not to mention that German regiments never showed up on the battlefield without the British regiments they accompanied and to which they were subject.

Provincial and militia regiments were used to absorb volunteers of all kinds.

8. A single document versus a profile
Most of us who were interested in Philip Long's origins were looking for a baptismal certificate or some document attesting to his birth or country of origin. I have already been asked if I had a picture of Philip who died in 1832 or a document he signed during the American Revolution.

Before 1850, documentation concerning any individual was sparse. And when a document is found, it can belong to several others with the same name. You can understand why so many Americans rely on DNA testing to identify the country of origin of their European ancestors.

It is because Philip was a soldier during the American Revolution that we have information about him. If he had been an ordinary American citizen, I can't imagine what state our research would be in.

My research began with the hope of finding a document. It didn't take me long to realize that it was necessary to come up with a profile, to bring together a set of contextual events that painted a general picture. It is clear that my hypothesis is reminiscent of Swiss cheese: there are holes that I hope to fill with a DNA test, as you can guess. The two ultimately represent both sides of the coin. I can't hope for more.

9. American citizenship
Is it possible that Philip was an American citizen whose ancestors immigrated to the United States long before 1775? After all, once in Canada, Philip was not asked to claim that he was an American Loyalist. My answer: Yes, it is possible, even if we have not managed to find a document that demonstrates this.

10. A desired ancestor and a real ancestor
At all times, faced with this lack of documentation, we have imagined our ancestor according to our aspirations. Many people have difficulty accepting that Philip was part of a British regiment. And the fact that he was a German mercenary does not soften this already well-established antipathy. We don't choose our ancestors.

My job is not to convince anyone of one nationality rather than another, but to find documents and facts that seem to me to be related to our ancestor.

Anyone who does not accept what we know about our ancestor has, therefore, the task of demonstrating what he really was by displaying supporting documentation. The final judgment belongs to each and every one of you who took the time to analyze my documentation.

lundi 2 septembre 2019

Hypothèse.1


(English version at the end)
(Pour me joindre: volgaire123@gmail.com)
Des éléments significatifs de la vie de Philip Long


Voici des informations qui m’ont permis de mieux connaître notre ancêtre au point de me poser des questions plus pertinentes sur ses origines. Toutes ces recherches réalisées ont pu sembler inutiles. Mais, non. Elles ont permis de restreindre tout au long le champ de recherche de chacun. Chacun a contribué à amener la recherche de plus en plus près du goulot de l’entonnoir.

(1)  Philip était et se disait Loyaliste. Philip ne manquait pas d’affirmer qu’il était un Loyaliste américain. Des individus de son époque ont pris en note cette identité à laquelle il tenait après l’avoir rencontré. Il ne s’agit pas de l’histoire orale souvent déformante. Nous avons des documents d’époque pour le démontrer, des documents d’étrangers qui n’avaient aucun intérêt à mousser cette identité plutôt qu’une autre. Puisque les Loyalistes n’ont jamais eu bonne réputation en terrain francophone et acadien, ces documents sont importants pour notre dossier. Plusieurs s’évertuent encore de nos jours à raccrocher nos origines familiales à des souches françaises et à nous éloigner du coup de nos liens avec les Loyalistes. La documentation liée directement à Philip montre sans équivoque qu’il a pu être d’origine britannique et non française.

(2)  Cependant, le loyalisme est davantage une identité composite culturelle, linguistique et religieuse que territoriale. Par exemple, on peut se dire Acadien et vivre au Québec. À ce moment-là, on cherche à valoriser certains éléments de notre généalogie et pas nécessairement l’endroit où nous vivons. Par conséquent, Philip a pu se dire Loyaliste américain non pas parce qu’il y était né, mais parce qu’il endossait une culture, une religion et un gouvernement qui représentaient un sens profond à ses yeux. Philip est demeuré loyal à la Couronne britannique surtout parce qu’elle lui assurait un gagne-pain et de l’aide en cas d’urgence, ce que d’autres documents nous démontrent.

(3)  Philip était de religion protestante. Au cours de sa vie, il l’a affirmé de maintes façons. Des documents en font foi. Le protestantisme faisait bon ménage avec les Anglais : c’est une vérité de La Palice.

(4)  La relation de Philip avec la Couronne britannique. Aux Etats-Unis et une fois immigré au Canada (même si le Canada n’était pas reconnu comme un pays « officiel » en 1783), la relation de Philip avec la Couronne britannique ne s’est pas estompée. Bien au contraire, il a bénéficié tout au long de sa vie de privilèges militaires et civils. Il a obtenu un emploi de courrier royal. De nombreuses lettres avec ses supérieurs montrent bien qu’il a toujours bénéficié de leur confiance et de leur support, et il en a eu besoin plus d’une fois.

(5)  Philip, le vieux colon. Bien de ses contemporains ont souligné le fait qu’il était considéré comme une personne d’un âge avancé alors qu’il avait de jeunes enfants à la maison. Cette impression, dont plusieurs ont fait état, a pu être accentuée par le fait que Julie Couillard, son épouse, était très jeune à son mariage (16 ans). Cependant, rien ne nous permettait de préciser davantage cet écart d’âge entre les deux. En se fiant au certificat de décès en 1832, Philip se serait marié à l’âge de 50 ans et aurait engendré une famille que nous savons nombreuse jusqu’en 1820. Notre doute quant à son âge véritable à son décès, soit 90 ans, était renforcé par l’erreur commise sur l’âge de Julie Couillard à son décès. On prétendait qu’elle avait 92 ans, alors qu’elle avait, en réalité, 81 ans. On a bien pu commettre la même erreur en rédigeant l’acte de décès de Philip. Les recenseurs américains Deane & Kavanaugh (1830) ont connu notre famille au cours de leurs recensements. Les âges qu’ils ont indiqués sont les âges que nos ancêtres leur ont donnés. De plus, comme ils attribuaient une « étendue d’âge » plutôt qu’un âge précis, c’est risqué de dire que l’âge indiqué dans ces recensements pour Julie et Philip est correct. Quiconque a faitr de la généalogie sait fort bien que les âges inscrits dans les recensements et les documents ecclésiastiques de l’époque sont, plus souvent qu’autrement, inexactes.

(6)  Philip Long, l’Écossais. Selon la tradition orale rapportée par Mgr Ernest Lang, Philip était d’origine écossaise. Quelques indices permettaient d’y croire, une hypothèse que plusieurs jugeaient irréaliste : je suis un de ceux-là. Lorsque Mgr Lang a débuté sa recherche en 1923, il a clairement indiqué dans son livre qu’il était embarrassé par les nombreuses « histoires » à ce sujet qui variaient d’un individu à l’autre et chez le même individu : un embarrassé de richesses ! Avec les informations qu’il a trouvées par après, on aurait pu s’attendre qu’il croit que Philip était né Angleterre ou aux États-Unis et qu’il était de religion protestante : il avait des documents pour l’affirmer. Mais non, il a proposé qu’il était d’origine écossaise et probablement de religion presbytérienne. Nul doute que Mgr Lang cherchait à le rendre plus « acceptable » dans un environnement acadien et québécois. La plupart de ceux qui n’endossaient pas cette hypothèse écossaise ont consacré des années de leur vie à la recherche des véritables origines de Philip. Mgr Lang a, par contre, le mérite d’avoir déclenché un processus de recherche qui dure maintenant depuis près d’un siècle. Les autres chercheurs doivent admettre qu’il n’a pas été facile de faire mieux que Mgr Lang.

(7) L’ADN des descendants de Philip Long. Les résultats au test d’ADN indiquent que nous avons des origines génétiques lointaines dans la région de l’Europe centrale, particulièrement dans la zone du Rhin (Allemagne). En lisant sur le sujet, j’apprends que cette zone peut aussi s’étendre à des pays voisins. Mieux encore, nos ancêtres lointains ont pu vivre en Allemagne, par exemple, il y a 1000 ans, mais déménager peu à peu vers l’Europe occidentale (Irlande, Angleterre, Écosse, France et ainsi de suite). La preuve, c’est que les Européens ont fini par coloniser l’Amérique. Une autre preuve encore plus convainquante, c’est que nous vivons au Canada avec ce même profil génétique que nos ancêtres européens. Un test d’ADN qui situe nos origines en Europe centrale, c’est comme dire qu’un individu est né dans l’Ouest canadien.....

(8)  Le test d’ADN permet de nous situer de manière plus adéquate dans le temps que dans l’espace, pour l’instant, du moins. Au fur et à mesure que d’autres passeront le test, ces laboratoires finiront par associer les gènes d’un individu à un territoire de plus en plus restreint. Mais, il y a loin de la coupe aux lèvres ! Pour l’instant, nous osons croire que nous possédons une génétique plutôt « européenne centrale ». Mais, ça n’empêche pas que les descendants de notre lignée ont pu à un moment ou l’autre vivre en Allemagne, déménager en Irlande et immigrer aux États-Unis par après. Le test d’ADN n’est donc pas la panacée à notre casse-tête, mais il répond à certaines interrogations qui nous chatouillaient depuis longtemps. Bref, le test d’ADN ne remplace pas une généalogie, mais il peut contribuer à la confirmer. Encore faut-il posséder une documentation suffisante pour dresser une généalogie !

(9)  Le certificat de mariage de Philip indique qu’il était célibataire au moment d’épouser Julie Couillard. Rien ne permet de contester ce fait. Le généalogiste, Jean-Guy Poitras, a déniché un recensement à Fredericton qui indique que Philip y vivait et qu’une femme faisait aussi partie de la maisonnée. C’est insuffisant pour soutenir que Philip était marié à cette date. Il me semble futile de formuler des hypothèses à ce sujet. Son certificat de mariage avec Julie Couillard stipule qu’il était célibataire.

(10)  Philip a déjà mentionné dans une lettre qu’il tenait mordicus à son pays : « My King and my Country». C’est de cette manière qu’il s’est adressé à un supérieur britannique dans une lettre. Il a voulu ainsi réaffirmer son allégeance au gouvernement britannique qui était une véritable planche de salut pour lui et sa famille. Il fallait donc chercher un individu en Angleterre et aux Etats-Unis, les deux endroits qui me semblaient les plus prometteurs. Philip a quitté les Etats-Unis en 1783 à la fin de la Révolution américaine et son nom n’apparaissait que sur des Rôles d’appel (Muster rolls). Sa participation à la Révolution américaine a éveillé notre imagination et ouvert des pistes de recherche.

(11)  Le petit nombre de Long en Écosse. La tradition orale, selon Mgr Lang, situait Philip en Écosse.  Cependant, les Long sont peu nombreux en Écosse à toutes les époques : mais, il en existe. C’est aussi surprenant de constater que des compagnons d’armes de Philip dans le King’s American Regiment (KAR) avaient des origines écossaises. Les Loyalistes n’étaient pas tous des Britanniques de souche : loin de là ! En Angleterre et en Irlande, les Long s’y trouvent depuis fort longtemps et en grand nombre. Cette présence d’Écossais dans les régiments loyalistes donnait tout de même de l’oxygène à la tradition orale, que je qualifie plutôt « l’hypothèse de Mgr Lang ». Je dois l’avouer, cette tradition orale ne m’enchantait guère, et elle ne m’enchante guère mieux aujourd’hui. Je préférais chercher un Philip Long parmi une grande population de Long, un réflexe de statisticien… Je me souviens même d’avoir suivi les compagnons d’armes de Philip qui sont retournés vivre en Écosse en 1783. J’ai dressé des tableaux complets des origines probables ou confirmées d’un grand nombre de ses compagnons d’armes dans le KAR. Les résultats m’obligeaient à dormir avec un oeil ouvert : ma documentation en l’an 2000 ne me permettait pas de restreindre ma recherche à un endroit particulier, un pays davantage qu’un autre.

(12)  L’Amérique, une terre d’immigrants européens. N’importe quel Américain ou Canadien qui cherche ses ancêtres de l’autre côté de l’Atlantique se rend vite compte de l’immigration massive des Européens vers l’Amérique. Cette immigration dure depuis plusieurs siècles. Elle était importante à une époque où nous avons peine à imaginer qu’autant de gens ont osé courir le risque de voyager 10 semaines sur un océan pas toujours commode. J’ai vérifié d’innombrables listes de passagers et de compte-rendus de navires qui transportaient ces immigrés en quête d’un « Klondike ». C’est émouvant à lire! Mais, les listes que nous possédons ne représentent qu’une fraction de la totalité : la plupart de ces listes sont disparues à tout jamais. Lorsque ça va mal, ça ne peut qu’aller plus mal....

(13)  Les relevés officiels des populations. L’Angleterre et surtout la France ont maintenu depuis des siècles des records de leurs habitants avec soin. Il est possible de consulter surtout des dossiers relatifs aux naissances, aux mariages et aux décès. Il y a aussi les dossiers militaires qui sont précieux dans certains cas. Des entreprises vendent maintenant ces informations précieuses, en plus des sociétés de généalogie de toutes sortes. Les dossiers britanniques sont nombreux et assez étoffés, surtout pour les deux derniers siècles. En cherchant les traces de notre ancêtre dans ce pays, je ne risquais pas de « tomber dans le vide » comme aux Etats-Unis où les recensements n’ont débuté de façon systématique qu’à la moitié du 19e siècle. Il a fallu attendre en 1850 pour que les recensements américains soient bien garnis.

(14)  Les réclamations des Loyalistes. Une fois arrivés au Canada, les Loyalistes ont réclamé des compensations de la Couronne britannique afin d’être dédommagés pour les pertes encourues en quittant les Etats-Unis en catastrophe. Les réclamations portaient sur des fermes, des maisons, des charrues, de la vaisselle, des meubles et le reste. J’ai vérifié cette documentation à l’Université du Nouveau-Brunswick. Philip n’a rien réclamé. Par conséquent, il n’a pas perdu de biens matériels. Il n’y a qu’un pas à faire pour prétendre qu’il n’a pas habité longtemps aux Etats-Unis. Il aurait donc immigré aux Etats-Unis peu de temps avant de s’inscrire dans le KAR en 1781 en Georgie. Déjà là, mon champ de recherche se rétrécissait.

(15)  Philip apparaît sur de nombreux Rôles d’appel (Muster rolls) du KAR. Ce régiment n’était, au départ, qu’une formation de miliciens, des citoyens ordinaires qui s’enrôlaient et qui combattaient durant de courtes périodes. Ils retournaient à la maison pour revenir plus tard. Bref, c’était un travail à temps partiel. Philip semble plutôt avoir passé deux années au sein du KAR sans trop s’en éloigner comme d’autres l’ont fait. Ce régiment s’est finalement développé au point de devenir un régiment de militaires professionnels. Ce n’est qu’en 2015 que j’ai découvert que ces milices acceptaient des candidats autres que des habitants des États-Unis, une notion qui a carrément changé le cours de ma recherche.

(16)  Aucun document n’indique que Philip était accompagné d’une famille ou d’une femme à son arrivée à Saint John. Encore une fois, les documents relatifs aux Loyalistes et conservés à Saint-Jean NB se sont malheureusement retrouvés à la fournaise un siècle après leur arrivée. Une décision bête et coûteuse à tous les égards. Cependant, comme mentionné plus haut, un recensement à Fredericton le plaçait dans une maison où se trouvait aussi une femme.

(17)  Philip arrive des Etats-Unis. Comme Philip était parmi les derniers à quitter le port de New York en 1783, il a reçu une terre à Meductic (Woodstock) qu’il n’a jamais défrichée ou développée. Comme plusieurs autres, il l’a plutôt vendue des années plus tard. S’il était célibataire en arrivant, il avait moins d’intérêt à s’y établir. Il a plutôt choisi de transporter le courrier de Fredericton à Québec quelques années après son arrivée.

(18)  Philip, le fonctionnaire gouvernemental. Philip a aussi choisi ce métier de courrier plutôt que de cultiver une grande terre comme les autres colons de l’époque. Il était, en définitive, un fonctionnaire du gouvernement. Certes, il y avait bien quelques cultures près de sa maison à Cabano. Le dessin de M. Joseph Bouchette en fait foi. Donc, Philip ne semblait pas versé dans l’agriculture. La tradition orale nous laissait croire, par ailleurs, qu'il a pu habiter à Philadelphie. D’une autre source sérieuse, j’ai appris que les soldats du KAR provenaient en majorité de « Downstate New York ». Je me suis toujours demandé si Philip n’avait pas vécu dans les villes plutôt que dans les campagnes. Une question en apparence banale, mais qui avait tout de même une signification pour moi. Pour chercher, on doit avant tout douter, remettre en question nos croyances.

(19)  Trop, c’est comme pas assez. Julie Couillard est décédée un quart de siècle après Philip. Soyons raisonnables. J’ai cherché un individu qui était un quart de siècle plus âgé que Julie à leur mariage. Si Julie avait 16 ans, Philip a pu être âgé d’environ 40 ans, et non 50. Dans les bases de données modernes, il y a une différence marquée entre chercher un individu de 40 ans au lieu de 50 ans. En plus de chercher Philip dans plusieurs pays, il fallait le chercher dans plusieurs catégories d’âge.

(20)  Philip a mis plusieurs années avant de s’établir après son arrivée en 1783. C’est le sort réservé à un soldat et surtout à un soldat exilé. Si Philip avait laissé une famille aux États-Unis en 1783, il y serait peut-ête retourné plus tard : certains Loyalistes, insatisfaits de leur sort ici sont retournés aux États-Unis en permanence. Aucun document ne montre qu’il a laissé une famille aux États-Unis. S’il n’a rien réclamé de l’Angleterre en guise de compensation, Philip a pu arriver aux États-Unis peu avant la Révolution et vivre dans une ville comme New York ou Philadephie. Une fois la guerre déclenchée, il s’est enrôlé. Tout me portait à croire, il y a 20 ans, que Philip était d’origine britannique, un jeune Anglais en quête d’une vie nouvelle comme tant d’autres.

(21)  La Fortune des L*NG. Après la Grande Dépression a surgi la Fortune des L*NG, une histoire mirobolante qui laissait croire que les descendants de Philip étaient les héritiers d’un vaste territoire allant, pour ainsi dire, du fleuve Saint-Laurent au fleuve Saint-Jean. Youpie ! Mgr Lang, agacé par cette rumeur grandissante, s’est rendu à Québec où il a appris que d’autres familles québécoises étaient tombées dans le piège d’un individu sans scrupules. Nous devons une fière chandelle à Mgr Lang pour avoir remis les pendules à l’heure concernant cette fiction. Bravo Ernest !

(22)  Les technologies arrivent en renfort et bouleversent notre recherche. Ces dernières années, nous avons accumulé des informations à propos de Philip à un rythme effrené. La raison est fort simple : nous bénéficions d’une technologie qui a littéralement « effacé » le temps et l’espace. Nous ne cherchons plus nos ancêtres dans les cimetières et dans des livres poussièreux, mais dans des sites spécialisés en ligne, dans le confort de notre foyer. J’admire les chercheurs qui nous ont précédés, surtout mon frère Ghislain et Mgr Ernest Lang qui n’avaient pas ces outils à leur disposition. S’ils avaient eu recours à ces sources d’information, nous saurions déjà où est né notre ancêtre Philip Long.

(Version française au début)
(To write to me: volgaire123@gmail.com)

Significant elements of Philip Long's life


Here is some information that allowed me to get to know our ancestor better and to ask myself more relevant questions about his origins. All this research may have seemed unnecessary. But, no, no. They made it possible to restrict everyone's search field throughout. Each contributed to bringing the research closer and closer to the funnel neck.

(1) Philip was and claimed to be a Loyalist. Philip was sure to state that he was an American Loyalist. Individuals of his time took note of this identity that he held after meeting him. This is not the often distorting oral history. We have period documents to prove it, documents from foreigners who had no interest in promoting this identity rather than another. Since the Loyalists never had a good reputation in French-speaking and Acadian countries, these documents are important for our file. Many are still struggling today to connect our family origins to French roots and to distance us from our ties with the Loyalists. The documentation directly related to Philip clearly shows that he may have been of British and not French origin.

(2) However, loyalty is more a composite cultural, linguistic and religious identity than a territorial one. For example, you can call yourself an Acadian and live in Quebec. At that point, we try to value certain elements of our genealogy and not necessarily the place where we live. As a result, Philip could call himself an American Loyalist not because he was born there, but because he endorsed a culture, religion and government that represented a deep meaning to him. Philip remained loyal to the British Crown mainly because it provided him with a livelihood and assistance in case of an emergency, which other documents show us.

(3) Philip was of Protestant religion. During his lifetime, he has affirmed this in many ways. Documents prove it. Protestantism was a good match for the English: it is a truth of La Palice.

(4) Philip's relationship with the British Crown. In the United States and once immigrated to Canada (even if Canada was not recognized as an "official" country in 1783), Philip's relationship with the British Crown did not fade. On the contrary, it has enjoyed military and civilian privileges throughout its life. He got a job as a royal courier. Many letters with his superiors show that he has always benefited from their trust and support, and he has needed it more than once.

(5) Philip, the old colonist. Many of his contemporaries pointed out that he was considered an older person when he had young children at home. This impression, which many have mentioned, may have been accentuated by the fact that Julie Couillard, his wife, was very young at her marriage (16 years old). However, there was no way to further specify this age difference between the two. Based on the death certificate in 1832, Philip would have married at age 50 and created a family that we know was large until 1820. Our doubt as to her true age at death, 90, was reinforced by the error made about Julie Couillard's age at her death. It was claimed that she was 92 years old, when in fact she was 81 years old. We may have made the same mistake in writing Philip's death certificate. American enumerators Deane & Kavanaugh (1830) knew our family during their censuses. The ages they indicated are the ages our ancestors gave them. Moreover, since they attributed a "age range" rather than a specific age, it is risky to say that the age indicated in these censuses for Julie and Philip is correct. Anyone who has done genealogy knows full well that the ages recorded in the censuses and ecclesiastical documents of the time are, more often than not, inaccurate.

(6) Philip Long, the Scot. According to the oral tradition reported by Bishop Ernest Lang, Philip was of Scottish origin. There were a few clues to believe it, a hypothesis that many considered unrealistic: I am one of them. When Bishop Lang began his research in 1923, he clearly indicated in his book that he was embarrassed by the many "stories" about it that varied from one individual to another and within the same individual: one embarrassed by wealth! With the information he later found, one would have expected him to believe that Philip was born in England or the United States and that he was of Protestant religion: he had documents to prove it. But no, he proposed that he was of Scottish origin and probably Presbyterian. There is no doubt that Bishop Lang was trying to make it more "acceptable" in an Acadian and Quebec environment. Most of those who did not endorse this Scottish hypothesis spent years of their lives searching for Philip's true origins. On the other hand, Bishop Lang has the merit of having triggered a research process that has now been going on for almost a century. The other researchers must admit that it was not easy to do better than Bishop Lang.

(7) The DNA of Philip Long's descendants. DNA test results indicate that we have distant genetic origins in the Central European region, particularly in the Rhine area (Germany). When I read about it, I learn that this area can also extend to neighboring countries. Better still, our distant ancestors may have lived in Germany, for example, 1000 years ago, but gradually moved to Western Europe (Ireland, England, Scotland, France and so on). The proof is that Europeans eventually colonized America. Even more convincing is the fact that we live in Canada with the same genetic profile as our European ancestors. A DNA test that places our origins in Central Europe, it's like saying that an individual was born in Western Canada.....

(8) DNA testing allows us to locate ourselves more adequately in time than in space, at least for the time being. As more people are tested, these laboratories will eventually associate an individual's genes with an increasingly restricted territory. But there is a long way to go from cutting to the lips! For the moment, we dare to believe that we have a rather "central European" genetics. But that doesn't mean that the descendants of our lineage haven't been able to live in Germany at one time or another, move to Ireland and immigrate to the United States afterwards. So DNA testing is not a panacea to our puzzle, but it answers some of the questions that have been tickling us for a long time. In short, DNA testing does not replace genealogy, but it can help to confirm it. However, it is necessary to have sufficient documentation to draw up a genealogy!

(9) Philip's marriage certificate indicates that he was single at the time of his marriage to Julie Couillard. There is no reason to dispute this fact. The genealogist, Jean-Guy Poitras, found a census in Fredericton that indicated that Philip lived there and that a woman was also part of the household. It is not enough to argue that Philip was married on that date. It seems futile to me to make assumptions about this. His marriage certificate with Julie Couillard stipulates that he was single.

(10) Philip has already mentioned in a letter that he was passionate about his country: "My King and my Country". This is how he addressed a British superior in a letter. He wanted to reaffirm his allegiance to the British government, which was a real salvation for him and his family. So we had to look for an individual in England and the United States, the two places that seemed to me to be the most promising. Philip left the United States in 1783 at the end of the American Revolution and his name only appeared on Muster rolls. His participation in the American Revolution awakened our imagination and opened up avenues for research.

(11) The small number of Long in Scotland. Oral tradition, according to Bishop Lang, located Philip in Scotland.  However, the Long are few in Scotland at all times: but there are some. It is also surprising to note that Philip's comrades-in-arms in the King's American Regiment (KAR) had Scottish origins. Not all Loyalists were British by any means: far from it! In England and Ireland, the Long have been present in large numbers for a very long time. This presence of Scots in the Loyalist regiments still gave oxygen to the oral tradition, which I rather call "Bishop Lang's hypothesis". I must admit, I was not very happy with this oral tradition, and it

(12) America, a land of European immigrants. Any American or Canadian looking for their ancestors on the other side of the Atlantic quickly realizes the massive immigration of Europeans to America. This immigration has been going on for several centuries. It was important at a time when we can hardly imagine that so many people dared to take the risk of travelling for 10 weeks on a not always convenient ocean. I checked countless passenger lists and ship reports of ships carrying these immigrants in search of a "Klondike". It's moving to read! But the lists we have represent only a fraction of the total: most of these lists have disappeared forever. When things go wrong, they can only get worse......

(13) Official population records. England and especially France have for centuries carefully maintained their inhabitants' records. It is possible to consult mainly records relating to births, marriages and deaths. There are also military files that are valuable in some cases. Companies are now selling this valuable information, in addition to genealogical societies of all kinds. The British files are numerous and quite extensive, especially for the last two centuries. In searching for the traces of our ancestor in this country, I did not risk "falling into the void" as in the United States where censuses did not start systematically until the middle of the 19th century. It was not until 1850 that the American censuses were well stocked.

(14) The Loyalists' claims. Once in Canada, the Loyalists claimed compensation from the British Crown to compensate them for losses incurred when leaving the United States in a hurry. The claims related to farms, houses, ploughs, dishes, furniture and the like. I checked this documentation at the University of New Brunswick. Philip didn't ask for anything. As a result, he did not lose any material assets. It is only a step to pretend that he did not live in the United States for long. He would have immigrated to the United States shortly before joining the KAR in 1781 in Georgia. Already there, my field of research was narrowing.

(15) Philip appears on many Muster rolls of the KAR. This regiment was initially a formation of militiamen, ordinary citizens who enlisted and fought for short periods of time. They would go home and come back later. Anyway, it was a part-time job. Philip seems to have spent two years in KAR without going too far away from it as others have done. This regiment eventually developed into a professional military regiment. It was only in 2015 that I discovered that these militias accepted candidates other than residents of the United States, a notion that changed the course of my research altogether.

(16) There is no record that Philip was accompanied by a family or a woman when he arrived in Saint John. Once again, the Loyalist documents kept in Saint John NB unfortunately ended up in the furnace a century after their arrival. A silly and costly decision in every respect. However, as mentioned above, a census in Fredericton placed him in a house where there was also a woman.

(17) Philip arrives from the United States. As Philip was among the last to leave New York Harbour in 1783, he received land in Meductic (Woodstock) that he never cleared or developed. Like many others, he sold it years later. If he was single when he arrived, he had less interest in settling there. Instead, he chose to transport the mail from Fredericton to Quebec City a few years after its arrival.

(18) Philip, the government official. Philip also chose this profession of mail rather than cultivating a large piece of land like the other settlers of the time. He was, in the end, a government official. Certainly, there were some crops near his house in Cabano. Mr. Joseph Bouchette's drawing is proof of this. So Philip didn't seem to be well versed in agriculture. Oral tradition also suggested that he may have lived in Philadelphia. From another serious source, I learned that the majority of KAR soldiers came from Downstate New York. I always wondered if Philip had not lived in the cities rather than in the countryside. A seemingly trivial question, but one that still had meaning for me. To search, we must first of all doubt, question our beliefs.

(19) Too much is like not enough. Julie Couillard died a quarter of a century after Philip. Let's be reasonable. I looked for an individual who was a quarter of a century older than Julie at their wedding. If Julie was 16 years old, Philip could have been about 40 years old, not 50. In modern databases, there is a significant difference between searching for a 40-year-old instead of a 50-year-old. In addition to searching for Philip in several countries, he had to be searched in several age categories.

(20) It took Philip several years to settle after he arrived in 1783. This is the fate of a soldier and especially of an exiled soldier. If Philip had left a family in the United States in 1783, he might have returned later: some Loyalists, dissatisfied with their fate here, returned to the United States permanently. There is no record that he left a family in the United States. Although he did not claim anything from England as compensation, Philip was able to arrive in the United States shortly before the Revolution and live in a city like New York or Philadelphia. Once the war started, he enlisted. Everything led me to believe, 20 years ago, that Philip was of British origin, a young Englishman in search of a new life like so many others.

(21) The Fortune of the L*NG. After the Great Depression, the Fortune of the L*NG emerged, a thrilling story that suggested that Philip's descendants were the heirs of a vast territory stretching from the St. Lawrence River to the Saint John River, so to speak. Youpie! Bishop Lang, annoyed by this growing rumor, went to Quebec City where he learned that other Quebec families had fallen into the trap of an unscrupulous individual. We owe a debt of gratitude to Bishop Lang for setting the record straight on this fiction. Congratulations Ernest!

(22) Technologies are coming to reinforce and disrupt our research. In recent years, we have been accumulating information about Philip at a dizzying pace. The reason is very simple: we benefit from a technology that has literally "erased" time and space. We no longer look for our ancestors in cemeteries and dusty books, but in specialized online sites, in the comfort of our own homes. I admire the researchers who preceded us, especially my brother Ghislain and Mgr Ernest Lang who did not have these tools at their disposal. If they had used these sources of information, we would already know where our ancestor Philip Long was born.