T. T. WENTWORTH MUSEUM DE PENSACOLA, FLORIDE.
A. Comment savons-nous que Philip Long, soldat du King’s American Regiment (KAR), est notre ancêtre?
(1) Son nom apparaît dans ce régiment.
(2) Notre généalogie montre que nous sommes des descendants de Philip Long.
(3) Plusieurs lettres qu’il a fait écrire et qu’il a signées montrent qu’il a fait partie de la Révolution américaine 1776-1783.
(4) Sa signature dans divers documents montre qu’il s’agissait toujours du même individu.
(5) Un dossier militaire conservé à Ottawa regroupe diverses informations concernant Philip Long, soldat loyaliste.
(6) Bien que nous ayons peu informations sur ses allers et venus entre 1783 et 1792, nous assumons que Philip Long qui est arrivé en 1783 à St-John NB est le même qui s’est marié à Québec en 1792.
(7) Une note dans l’un des recensements de Deane & Kavanaugh indique qu’il a volé un « sac de malle » au cours de la Révolution pour le remettre aux Britanniques. Cette information à elle seule constitue une preuve irréfutable que notre ancêtre était soldat durant la Révolution. Deane & Kavanaugh ont connu notre famille à son arrivée à Clair et durant plusieurs années par la suite.
(8) Un croquis de la Ferme Long à Cabano réalisé par Joseph Bouchette (circa 1810) montre que Philip Long a vécu à cet endroit et qu’il était à l’emploi de la Couronne britannique.
(9) Nous avons plusieurs preuves que Philip Long était courrier du Roi lorsqu’il vivait à Cabano. Son fils, Jean-Baptiste, qui vivait à Ste-Luce (Frenchville) en a aussi fait part aux recenseurs américains Dean & Kavanaugh.
(10) Dans une lettre que Philip a fait parvenir à Lord Sherbrooke en 1816 (re. Benoît Long), il précise qu’il est à l’emploi de l’Angleterre depuis 1775. Comme dans tous les autres cas, il a signé cette lettre, mais ne l'a pas écrite.
(11) Philip Long a reçu en 1787 une terre de 200 acres à Meductic NB (Woodstock), terre qu’il a vendue en 1803 à Ruben Chase (re. Benoît Long). Cette terre avoisinait celles des autres membres du KAR dont le capitaine était Isaac Atwood. Ainsi, nous avons un lien fiable entre Philip Long soldat durant la Révolution et Philip Long réfugié loyaliste. Ce document est crucial.
(12) Philip Long était courrier et il a marié la fille d’un courrier de L’Islet Qc. Il y a là plus qu’un hasard.
(13) En 1805, La famille de Philip Long a été recensée dans la ville de Québec. Il s’est dit de religion protestante, alors que les autres (son épouse et deux enfants) étaient de religion catholique (re. Benoît Long). Tous les enfants de Philip Long & de Julie Couillard ont été baptisés dans une église catholique.
(14) La famille de Philip Long s’installe à la tête du Lac Témiscouata en 1809 et est responsable du courrier entre Fredericton et Québec.
(15) Il existe d’autres documents qui font le lien entre le soldat loyaliste et l’ancêtre des L*NG du Madawaska.
(16) Il est évident que la meilleure preuve quant à l’identité de Philip Long est l’ensemble de cette documentation amassée par plusieurs chercheurs de 1920 jusqu’à nos jours.
(6) Bien que nous ayons peu informations sur ses allers et venus entre 1783 et 1792, nous assumons que Philip Long qui est arrivé en 1783 à St-John NB est le même qui s’est marié à Québec en 1792.
(7) Une note dans l’un des recensements de Deane & Kavanaugh indique qu’il a volé un « sac de malle » au cours de la Révolution pour le remettre aux Britanniques. Cette information à elle seule constitue une preuve irréfutable que notre ancêtre était soldat durant la Révolution. Deane & Kavanaugh ont connu notre famille à son arrivée à Clair et durant plusieurs années par la suite.
(8) Un croquis de la Ferme Long à Cabano réalisé par Joseph Bouchette (circa 1810) montre que Philip Long a vécu à cet endroit et qu’il était à l’emploi de la Couronne britannique.
(9) Nous avons plusieurs preuves que Philip Long était courrier du Roi lorsqu’il vivait à Cabano. Son fils, Jean-Baptiste, qui vivait à Ste-Luce (Frenchville) en a aussi fait part aux recenseurs américains Dean & Kavanaugh.
(10) Dans une lettre que Philip a fait parvenir à Lord Sherbrooke en 1816 (re. Benoît Long), il précise qu’il est à l’emploi de l’Angleterre depuis 1775. Comme dans tous les autres cas, il a signé cette lettre, mais ne l'a pas écrite.
(11) Philip Long a reçu en 1787 une terre de 200 acres à Meductic NB (Woodstock), terre qu’il a vendue en 1803 à Ruben Chase (re. Benoît Long). Cette terre avoisinait celles des autres membres du KAR dont le capitaine était Isaac Atwood. Ainsi, nous avons un lien fiable entre Philip Long soldat durant la Révolution et Philip Long réfugié loyaliste. Ce document est crucial.
(12) Philip Long était courrier et il a marié la fille d’un courrier de L’Islet Qc. Il y a là plus qu’un hasard.
(13) En 1805, La famille de Philip Long a été recensée dans la ville de Québec. Il s’est dit de religion protestante, alors que les autres (son épouse et deux enfants) étaient de religion catholique (re. Benoît Long). Tous les enfants de Philip Long & de Julie Couillard ont été baptisés dans une église catholique.
(14) La famille de Philip Long s’installe à la tête du Lac Témiscouata en 1809 et est responsable du courrier entre Fredericton et Québec.
(15) Il existe d’autres documents qui font le lien entre le soldat loyaliste et l’ancêtre des L*NG du Madawaska.
(16) Il est évident que la meilleure preuve quant à l’identité de Philip Long est l’ensemble de cette documentation amassée par plusieurs chercheurs de 1920 jusqu’à nos jours.
B. Qu’est-ce qui différencie nos recherches actuelles de celles réalisées il y a plusieurs décennies?
Auparavant, il fallait papillonner d’un presbytère à l’autre pour chercher des informations sur la généalogie d’une famille. De nos jours, nos moyens technologiques modernes nous rendent accessibles ces informations dans le confort de notre salon.
De plus, nous avons accès à des sources d’informations insoupçonnées, ce qui nous a permis de faire des pas de géant ces dernières années.
C. L’importance du concept du doute dans nos recherches.
Celles et ceux qui se sont dits satisfaits des informations recueillies à propos de la famille de Philip Long n’avaient pas de raison de rouler leurs manches et de chercher des documents pertinents. Par contre, ceux qui tenaient à préciser les origines de notre ancêtre ont formulé une hypothèse après l’autre et ont tenté par tous les moyens de chercher des documents qui permettraient de faire avancer ce dossier. Il est clair que ce dernier groupe était insatisfait des histoires transmises par la tradition orale et par certains écrits sur le sujet.
Celles et ceux qui se sont dits satisfaits des informations recueillies à propos de la famille de Philip Long n’avaient pas de raison de rouler leurs manches et de chercher des documents pertinents. Par contre, ceux qui tenaient à préciser les origines de notre ancêtre ont formulé une hypothèse après l’autre et ont tenté par tous les moyens de chercher des documents qui permettraient de faire avancer ce dossier. Il est clair que ce dernier groupe était insatisfait des histoires transmises par la tradition orale et par certains écrits sur le sujet.
D. L’importance des documents dans notre recherche
Les progrès qui ont été réalisés dans cette recherche depuis un siècle sont la conséquence directe de documents pertinents. Tout le monde a son idée, ou même plusieurs idées, sur les origines véritables de Philip Long. Ce vide dans notre histoire de famille a suscité bien des discussions autour de la table de cuisine. Bref, jaser des origines de Philip Long et chercher des documents à cet effet sont des activités aux exigences fort différentes.
E. Un dossier militaire intrigant
Dans le dossier militaire de Philip Long conservé à Ottawa, on indiquait que Philip Long s’était marié à deux reprises. En 2003, j’ai rencontré l’archiviste de l’Église anglicane de Montréal qui a démontré hors de tout doute que notre ancêtre n’a pas marié Angélique Carpillet. Claude Crégheur fait aussi cette distinction dans son dictionnaire. Je ne puis vous dire depuis quand Claude en est venu à cette conclusion.
Vous comprenez qu’il était important d’éliminer du dossier de notre ancêtre cette pièce d’information qui nous emmenait dans un univers de confusion et brouillait notre piste.
Jusqu’à date, notre recherche a surtout consisté à éliminer des hypothèses de recherche. Chemin faisant, nous avons amélioré nos méthodes de travail tout en accumulant des documents intéressants.
F. L’âge de Philip Long
C’était important de préciser la date de naissance approximative de Philip Long de manière à réduire le nombre de candidats possibles parmi ceux qui étaient inscrits dans les bases de généalogie de divers pays. Il est évident que ces tentatives ont été infructueuses, car les dossiers religieux étaient imprécis. Si on a commis une erreur significative quant à l’âge de Julie Couillard sur son certificat de décès, il est permis de croire que la famille ne connaissait guère mieux l’âge de Philip. Bref, ce sujet nous a fait dépenser bien de la salive.
G. Un loyaliste protestant au beau milieu de francophones catholiques
S’il y a un facteur qui a biaisé nos recherches depuis 1920, c’est bien le fait que Philip Long était connu comme un Loyaliste. Dans ma lignée, nous savons que les Cyr étaient conscients de ce fait lors du mariage de mon grand-père Liguori avec Léonie Cyr en 1921.
Tous les Acadiens de la région savent que les Loyalistes ont chassé leur parenté qui vivait paisiblement à Ste-Anne de Fredericton en 1783, ce qui a provoqué une seconde Déportation tout aussi cruelle que la première en 1755. Je ne connais personne de ma famille qui est fier de cet événement. On ne choisit pas ses ancêtres.
Il n’est donc pas étonnant que certaines hypothèses de recherche ont pu être formulées de manière à nous éloigner de ce fait indéniable qui nous colle à la peau depuis cet événement.
H. Des histoires à dormir debout
Aux alentours de la Dépression de 1930, la rumeur a circulé que notre ancêtre était un riche propriétaire terrien du Témiscouata. Plus tard, on a aussi prétendu que Julie Couillard était une héritière de fortune.
C’est grâce au travail acharné de Mgr Lang que cette histoire de « Fortune des L*NG » a pu être écartée.
Des rumeurs de la sorte n’ont certainement pas fait avancer cette recherche, bien au contraire. À part Mgr Lang, ils n’étaient pas nombreux à une certaine époque à croire qu’une telle recherche doit s’appuyer sur des documents et non sur des contes de fée. Mais, autres temps, autres moeurs.
Mon expérience en généalogie de la dernière année m’a montré que notre famille a suivi le même parcours que les autres familles du Haut-Madawaska, rien de plus, rien de moins.
Aux alentours de la Dépression de 1930, la rumeur a circulé que notre ancêtre était un riche propriétaire terrien du Témiscouata. Plus tard, on a aussi prétendu que Julie Couillard était une héritière de fortune.
C’est grâce au travail acharné de Mgr Lang que cette histoire de « Fortune des L*NG » a pu être écartée.
Des rumeurs de la sorte n’ont certainement pas fait avancer cette recherche, bien au contraire. À part Mgr Lang, ils n’étaient pas nombreux à une certaine époque à croire qu’une telle recherche doit s’appuyer sur des documents et non sur des contes de fée. Mais, autres temps, autres moeurs.
Mon expérience en généalogie de la dernière année m’a montré que notre famille a suivi le même parcours que les autres familles du Haut-Madawaska, rien de plus, rien de moins.
I. La publication de nos résultats de recherche
Certes, de nos jours, il est facile de publier nos travaux de recherche. Ça n’a pas toujours été le cas, cependant. Dernièrement, j’ai pris la décision de publier mes travaux de manière à susciter de l’intérêt chez les plus jeunes membres de notre famille. L’intérêt pour cette recherche est toujours vif chez ceux de ma génération, mais à peu près inexistant chez les générations suivantes. Pourtant, ces jeunes ont souvent plus d’expertise et de moyens technologiques que nous.
J. L’accumulation de nos résultats
Si nous avançons dans nos recherches actuelles, c’est aussi et surtout parce que nous bénéficions des travaux des autres chercheurs qui nous ont précédé. À cet effet, je dois souligner l’immense contribution de Benoît Long, mon frère, qui a publié un document synthèse à partir de ses propres recherches et de celles d’autres collaborateurs qui sont connus.
Si nous avançons dans nos recherches actuelles, c’est aussi et surtout parce que nous bénéficions des travaux des autres chercheurs qui nous ont précédé. À cet effet, je dois souligner l’immense contribution de Benoît Long, mon frère, qui a publié un document synthèse à partir de ses propres recherches et de celles d’autres collaborateurs qui sont connus.
K. La contribution déterminante de Gilles Long
Si je devais choisir le geste ou le document le plus important de cette recherche centenaire depuis qu’on a précisé la généalogie de notre famille, c’est sans contredit, à mon humble avis, les résultats obtenus par Gilles Long lorsqu’il a eu l’idée géniale de passer un test d’ADN. Pour ma part, ce résultat a littéralement changé le cours de ma recherche, ce qui est bien évident en prenant connaissance de ma dernière hypothèse. Son travail a rétréci notre champ de recherche.
Il nous a fait part de ce résultat aux environs de 2003-4. Mais, dix ans plus tard, la recherche semblait faire du surplace. Ce résultat indique que nos ancêtres pourraient fort bien provenir de l’Allemagne.
Et qui plus est, un dénommé Darl Long du Michigan (qui habite maintenant en Californie) est fortement relié à notre famille sur le plan génétique. Les efforts que nous avons faits pour lui nous ont amené jusqu’à son ancêtre John R. Long né en 1815 en Pennsylvanie et dont le père serait lui aussi né en Pennsylvanie. Du moins, c’est l’information qui se dégage des recensements de l’époque.
Cependant, grâce à Leslie Wright-Bagwell, qui a élaboré au fil des années la généalogie de cette famille, il est possible que que John R. Long soit né en Allemagne. John a marié Sarah Ann Piper. Ils ont eu trois enfants, dont Sybilla Sarah Long qui est la grand-grand-grand-mère de Leslie. Elle a transmis une note à Leslie sur laquelle elle indique que son père John est né en Allemagne.
Bref, ce résultat nous permet d’éliminer certaines hypothèses qui circulent au sujet des origines de Philip Long.
Pour les Américains, le test d’ADN est devenu une planche de salut, un moyen de dernier recours. Leurs ancêtres viennent d’Europe, mais la plupart font face au même dilemme que le nôtre. Cette alternative à la généalogie offre un espoir et fait fureur.
Il ne faut pas croire, cependant, que c’est la panacée à tous nos casse-tête. Par exemple, notre ADN peut provenir de l’Allemagne, il y a plusieurs siècles passés, mais Philip a pu habiter dans divers pays sans que cet ADN ait changé par comparaison aux autres qui sont restés en Allemagne. Donc, il y a loin de la coupe aux lèvres!
Si je devais choisir le geste ou le document le plus important de cette recherche centenaire depuis qu’on a précisé la généalogie de notre famille, c’est sans contredit, à mon humble avis, les résultats obtenus par Gilles Long lorsqu’il a eu l’idée géniale de passer un test d’ADN. Pour ma part, ce résultat a littéralement changé le cours de ma recherche, ce qui est bien évident en prenant connaissance de ma dernière hypothèse. Son travail a rétréci notre champ de recherche.
Il nous a fait part de ce résultat aux environs de 2003-4. Mais, dix ans plus tard, la recherche semblait faire du surplace. Ce résultat indique que nos ancêtres pourraient fort bien provenir de l’Allemagne.
Et qui plus est, un dénommé Darl Long du Michigan (qui habite maintenant en Californie) est fortement relié à notre famille sur le plan génétique. Les efforts que nous avons faits pour lui nous ont amené jusqu’à son ancêtre John R. Long né en 1815 en Pennsylvanie et dont le père serait lui aussi né en Pennsylvanie. Du moins, c’est l’information qui se dégage des recensements de l’époque.
Cependant, grâce à Leslie Wright-Bagwell, qui a élaboré au fil des années la généalogie de cette famille, il est possible que que John R. Long soit né en Allemagne. John a marié Sarah Ann Piper. Ils ont eu trois enfants, dont Sybilla Sarah Long qui est la grand-grand-grand-mère de Leslie. Elle a transmis une note à Leslie sur laquelle elle indique que son père John est né en Allemagne.
Bref, ce résultat nous permet d’éliminer certaines hypothèses qui circulent au sujet des origines de Philip Long.
Pour les Américains, le test d’ADN est devenu une planche de salut, un moyen de dernier recours. Leurs ancêtres viennent d’Europe, mais la plupart font face au même dilemme que le nôtre. Cette alternative à la généalogie offre un espoir et fait fureur.
Il ne faut pas croire, cependant, que c’est la panacée à tous nos casse-tête. Par exemple, notre ADN peut provenir de l’Allemagne, il y a plusieurs siècles passés, mais Philip a pu habiter dans divers pays sans que cet ADN ait changé par comparaison aux autres qui sont restés en Allemagne. Donc, il y a loin de la coupe aux lèvres!
L. La fidélité à la Couronne britannique
Le roi George III d’Angleterre
Philip Long a manifesté une fidélité indéfectible envers l’Angleterre en combattant dans un régiment loyaliste et même après s’être réfugié au Canada. Ce n’est pas le seul loyaliste non plus qui a bénéficié du support et des faveurs de l’Angleterre après 1783 à son arrivée au Canada.En 2003, j’étais convaincu que Philip Long pouvait fort bien être d’origine britannique d’une quelconque façon. Le PRO m’a confirmé à cette date que le nom de Philip Long n’apparaissait nulle part dans les régiments réguliers britanniques. S’il était loyaliste, il était certainement un citoyen américain : c’était ma croyance à cette date.
En cherchant l’origine des compagnons d’armes de Philip dans le KAR, j’ai appris qu’ils étaient pour la plupart d’origine anglaise, ensuite irlandaise, écossaise, et même allemande. Donc, ça ne faisait qu’accroître la confusion.
J’étais conscient en 2004 de la participation des Hessians à cette guerre, mais je privilégiais l’ascendance britannique. J’ai fait une erreur à ce moment-là d'avoir traité les autres hypothèses avant l'hypothèse allemande. On peut aussi prétendre qu'il fallait suivre un processus d'élimination et que les résultats, quels qu'ils soient, finiraient par déboucher sur les origines véritables de notre ancêtre.
M. Les Hessians
De 2004 à 2014, je n’ai pas consacré une minute à cette recherche. En 2014, en scrutant les bases de données reliées à la Pennsylvanie, entre autres, j’ai réalisé que Philip Long pouvait être entré incognito aux États-Unis :
De 2004 à 2014, je n’ai pas consacré une minute à cette recherche. En 2014, en scrutant les bases de données reliées à la Pennsylvanie, entre autres, j’ai réalisé que Philip Long pouvait être entré incognito aux États-Unis :
(a) alors qu’il était enfant – les enfants ne sont pas identifiés sur les listes des navires;
(b) qu’il a pu naître aux Etats-Unis sous un autre patronyme tel que Lung, Lang ou Lange;
(c) qu’il a pu faire partie d’un régiment militaire lui permettant d’immigrer sans laisser de traces.
En moins de deux, j’ai trouvé un dossier militaire d’un Hessian à Marburg, Allemagne, appartenant à Philipp Lange. Selon ce que je connaissais de mon ancêtre, ce candidat était à prendre au sérieux.
En moins de deux, j’ai trouvé un dossier militaire d’un Hessian à Marburg, Allemagne, appartenant à Philipp Lange. Selon ce que je connaissais de mon ancêtre, ce candidat était à prendre au sérieux.
N. Philip Long du West Florida Royal Foresters (WFRF)
Je me suis mis à l’étude des Hessians du temps de la Révolution dont le nombre est estimé à 37 876 par Daniel Krebs.
Nous savions depuis longtemps qu’un certain Philip Long figurait sur une feuille d’appel du WFRF en date du 9 mai 1781 à Pensacola, Floride (re. Benoît Long). À cette date, il a déserté de son régiment et on le retrouve sur la feuille d’appel du KAR à Savannah, Georgie, six mois plus tard. La distance entre ces deux localités est de 450 milles. Benoît Long s’est longuement attardé sur ce candidat, tout comme Ghislain Long. Rien ne démontrait qu’il s’agissait d’une seule et même personne, mais tous les deux constataient que ça pouvait fort bien être la cas.
Par ailleurs, le WFRF et le KAR sont deux régiments de cavaleries (dragoons) : ce détail n’est pas banal, à mon avis.
Vous réalisez, j’en suis sûr, que n’eut été des documents militaires de Philip Long, nous n’en serions pas là dans nos recherches. Chaque feuille d’appel (muster roll) a une valeur inestimable parce que pour bon nombre de ces soldats, on ne trouve pas de baptistères en Amérique.
O. L’explosion du Fort George de Pensacola, Floride
Le 8 mai 1781, la réserve de munitions du Fort George a explosé lorsqu’un boulet de canon lancé par les Espagnols est passé par la porte laissée ouverte. Le Major-général George Campbell a rendu les armes le lendemain. Plusieurs en ont profité pour déserter. Certains furent capturés dans les marais de la Floride plusieurs semaines plus tard.
J’ose croire que Philip Long n’a pas été capturé parce qu’il avait une monture comme ses 20 autres compagnons du WFRF. Les Espagnols et les Patriotes ont fait des centaines de prisonniers qu’ils ont laissé partir pour New York ne pouvant pourvoir aux besoins d’autant de prisonniers.
Je me répète en vous disant qu’il y avait à cette date au Fort George des soldats Britanniques, le Waldeck, le Pennsylvania Loyalists, le Maryland Loyalists, le WFRF, entre autres.
Le 8 mai 1781, la réserve de munitions du Fort George a explosé lorsqu’un boulet de canon lancé par les Espagnols est passé par la porte laissée ouverte. Le Major-général George Campbell a rendu les armes le lendemain. Plusieurs en ont profité pour déserter. Certains furent capturés dans les marais de la Floride plusieurs semaines plus tard.
J’ose croire que Philip Long n’a pas été capturé parce qu’il avait une monture comme ses 20 autres compagnons du WFRF. Les Espagnols et les Patriotes ont fait des centaines de prisonniers qu’ils ont laissé partir pour New York ne pouvant pourvoir aux besoins d’autant de prisonniers.
Je me répète en vous disant qu’il y avait à cette date au Fort George des soldats Britanniques, le Waldeck, le Pennsylvania Loyalists, le Maryland Loyalists, le WFRF, entre autres.
(1) Philipp Lange a adopté le patronyme de Long;
(2) Après avoir déserté du Waldeck, il a rejoint un régiment loyaliste (le Pennsylvania Loyalists ou le Maryland Loyalists).
Philipp Lange a déserté du Waldeck le 8 août 1778. Les régiments allemands, accompagnaient toujours les régiments britanniques et loyalistes sur les champs de bataille. Quelques jours avant sa désertion, le Waldeck 3e Compagnie du Capitaine Alberti accompagnait le Pennsylvania Loyalists et le Maryland Loyalists à New York et dans les environs.
À l’automne de 1778, les Britanniques décidèrent de se rendre en Floride afin de renforcer l’esprit loyaliste dans cette région, voyant que les Patriotes étaient en train de s’accaparer du Nord. Todd Braistaid soutient que 10 000 militaires et civils faisaient partie de ce grand Déménagement qui dura plusieurs mois. Une flotte de 250 navires fut mobilisée pour cette aventure titanesque.
Le Waldeck 3, le Pennsylvania Loyalists, le Maryland Loyalists et des régiments britanniques faisaient partie des passagers.
Cependant, bien peu de documents, tels que des feuilles d’appel, ont été retrouvées et qui se rapportent à cette période de l’hiver 1778 jusqu’au mois de mai 1781. Nous savons que les militaires ont été surtout affectés à la construction dudit Fort George. Il y a eu quelques batailles fermes et des escarmouches ici et là. Les conditions de vie du côté britannique étaient atroces et insupportables. Il faut dire que rien n’a été plaisant pour aucun soldat ou citoyen durant cette guerre d’Indépendance
John Merz a montré à partir des Loyalistes installés en Ontario surtout, que plusieurs Hessians sont passés dans les régiments loyalistes après leur arrivée en 1776
Quant à la désertion, Daniel Krebs y a consacré un livre tellement ce phénomène a été crucial et répandu au cours de cette guerre. Tout compte fait, la désertion était motivée par les mauvaises conditions de vie dans son propre régiment et par l’espoir de les améliorer dans le camp opposé. L’argent est le nerf de la guerre, à toutes les époques.
Cependant, il faut absolument ajouter que Benjamin Franklin a fait voter au Congrès une loi qui permettait d’offrir toutes sortes de bénéfices à ces Hessians afin de les convaincre de passer du côté des Patriotes et de rester en Amérique, surtout en Pennsylvanie où des villages entiers étaient composés d’immigrants Allemands. D’ailleurs, les soldats capturés étaient rapidement amenés en Pennsylvanie, et pour cause.
Ce n’est pas parce que le Waldeck se trouvait à Pensacola que je crois que Philip Long s’y trouvait. Il avait déserté du Waldeck en 1778. Je crois que Philipp Lange faisait partie du grand Déménagement de l’automne 1778 avec un régiment loyaliste. Les coïncidences sont surprenantes, avouons-le.
Les Hessians qui désertaient ne pouvaient revenir à leur régiment. Mais, quelques centaines de ces Hessians ont choisi de s’inscrire dans un régiment loyaliste plutôt que de passer chez les Patriotes. Il semble que ce soit pour obtenir un bien meilleur salaire. Certains Hessians manquaient de tout, surtout d’un salaire qui mettait des mois à venir. Des Hessians désertaient aussi pour obtenir de la nourriture, des vêtements et un toit. Plusieurs ont dû découper de vieilles tentes pour se fabriquer des pantalons.
Philipp Lange a déserté du Waldeck le 8 août 1778. Les régiments allemands, accompagnaient toujours les régiments britanniques et loyalistes sur les champs de bataille. Quelques jours avant sa désertion, le Waldeck 3e Compagnie du Capitaine Alberti accompagnait le Pennsylvania Loyalists et le Maryland Loyalists à New York et dans les environs.
À l’automne de 1778, les Britanniques décidèrent de se rendre en Floride afin de renforcer l’esprit loyaliste dans cette région, voyant que les Patriotes étaient en train de s’accaparer du Nord. Todd Braistaid soutient que 10 000 militaires et civils faisaient partie de ce grand Déménagement qui dura plusieurs mois. Une flotte de 250 navires fut mobilisée pour cette aventure titanesque.
Le Waldeck 3, le Pennsylvania Loyalists, le Maryland Loyalists et des régiments britanniques faisaient partie des passagers.
Cependant, bien peu de documents, tels que des feuilles d’appel, ont été retrouvées et qui se rapportent à cette période de l’hiver 1778 jusqu’au mois de mai 1781. Nous savons que les militaires ont été surtout affectés à la construction dudit Fort George. Il y a eu quelques batailles fermes et des escarmouches ici et là. Les conditions de vie du côté britannique étaient atroces et insupportables. Il faut dire que rien n’a été plaisant pour aucun soldat ou citoyen durant cette guerre d’Indépendance
John Merz a montré à partir des Loyalistes installés en Ontario surtout, que plusieurs Hessians sont passés dans les régiments loyalistes après leur arrivée en 1776
Quant à la désertion, Daniel Krebs y a consacré un livre tellement ce phénomène a été crucial et répandu au cours de cette guerre. Tout compte fait, la désertion était motivée par les mauvaises conditions de vie dans son propre régiment et par l’espoir de les améliorer dans le camp opposé. L’argent est le nerf de la guerre, à toutes les époques.
Cependant, il faut absolument ajouter que Benjamin Franklin a fait voter au Congrès une loi qui permettait d’offrir toutes sortes de bénéfices à ces Hessians afin de les convaincre de passer du côté des Patriotes et de rester en Amérique, surtout en Pennsylvanie où des villages entiers étaient composés d’immigrants Allemands. D’ailleurs, les soldats capturés étaient rapidement amenés en Pennsylvanie, et pour cause.
Ce n’est pas parce que le Waldeck se trouvait à Pensacola que je crois que Philip Long s’y trouvait. Il avait déserté du Waldeck en 1778. Je crois que Philipp Lange faisait partie du grand Déménagement de l’automne 1778 avec un régiment loyaliste. Les coïncidences sont surprenantes, avouons-le.
Les Hessians qui désertaient ne pouvaient revenir à leur régiment. Mais, quelques centaines de ces Hessians ont choisi de s’inscrire dans un régiment loyaliste plutôt que de passer chez les Patriotes. Il semble que ce soit pour obtenir un bien meilleur salaire. Certains Hessians manquaient de tout, surtout d’un salaire qui mettait des mois à venir. Des Hessians désertaient aussi pour obtenir de la nourriture, des vêtements et un toit. Plusieurs ont dû découper de vieilles tentes pour se fabriquer des pantalons.
Q. Le changement de patronyme de Lange à Long
De nombreux immigrants Allemands ont changé leur patronyme de Lang, Lange ou Lung à Long en arrivant en Amérique pour se fondre dans le paysage britannique. Mais, pas tous. Ils sont nombreux ceux qui ont conservé leur patronyme. Il suffit de réviser les recensements américains pour s’en convaincre
Cependant, en s’inscrivant dans un régiment loyaliste, il me semble que ce changement s’imposait avec plus de vigueur. C’est en partie ce qui me fait croire que Philipp Lange est devenu Philip Long.
R. La cavalerie
Le fait que le KAR a été un régiment de cavalerie me fait croire que Philip Long du WFRF est notre ancêtre et qu’il en faisait partie, car le WFRF était aussi un régiment de cavalerie
Il ne fait nul doute que les cavaliers étaient des soldats mieux rémunérés que les autres. Ils acheminaient le courrier entre les régiments dispersés sur un large territoire et ils scrutaient les environs en tant qu’éclaireur.
Mettre la main sur un cheval était fortement récompensé. Un cavalier qui passait dans l’autre camp recevait une prime importante et de la reconnaissance.
Les Hessians avaient un régiment complet chargé du courrier.
Il n’est pas étonnant qu’attraper un courrier du camp adverse était un geste significatif. Il est raisonnable de croire que Philip Long était courrier lorsqu’il a volé un « sac de malle ». Je n’ai rien cependant pour le démontrer hors de tout doute. Je ne vois pas bien non plus comment un fantassin peut s’emparer d’un cavalier du camp adverse. Une autre de nos interrogations pour laquelle nous ne trouverons pas une réponse définitive.
Le fait que le KAR a été un régiment de cavalerie me fait croire que Philip Long du WFRF est notre ancêtre et qu’il en faisait partie, car le WFRF était aussi un régiment de cavalerie
Il ne fait nul doute que les cavaliers étaient des soldats mieux rémunérés que les autres. Ils acheminaient le courrier entre les régiments dispersés sur un large territoire et ils scrutaient les environs en tant qu’éclaireur.
Mettre la main sur un cheval était fortement récompensé. Un cavalier qui passait dans l’autre camp recevait une prime importante et de la reconnaissance.
Les Hessians avaient un régiment complet chargé du courrier.
Il n’est pas étonnant qu’attraper un courrier du camp adverse était un geste significatif. Il est raisonnable de croire que Philip Long était courrier lorsqu’il a volé un « sac de malle ». Je n’ai rien cependant pour le démontrer hors de tout doute. Je ne vois pas bien non plus comment un fantassin peut s’emparer d’un cavalier du camp adverse. Une autre de nos interrogations pour laquelle nous ne trouverons pas une réponse définitive.
S. Philip Long a-t-il fait partie des Patriotes ?
Comme plusieurs d’entre vous, j’ai trouvé deux soldats du côté des Patriotes qui portaient ce nom. Il est clair qu’il ne s’agit pas de notre ancêtre, car je les ai suivis à la trace jusqu’à leur décès aux États-Unis.
J’ai scruté tous les dossiers des Patriotes et le nom de Philip Long n’apparaît nulle part autre que dans ces deux cas précis.
Il ne faut pas oublier, comme je l’ai souligné plus haut, que Philip Long tenait mordicus à cette allégeance britannique, tout pour nous convaincre qu’il est originaire des Îles britanniques.
Mais, les Allemands combattaient aux côtés des Britanniques parce que le roi George III d’Angleterre était d’origine allemande. Il y avait une relation étroite entre ces deux pays depuis longtemps.
T. Les zones grises qui le resteront
Malgré nos moyens technologiques actuels, il est clair que bien des aspects de la vie de Philip Long resteront inconnus. Pourquoi ? D’abord, au cours de la Révolution, nous ne disposons que de documents militaires à son sujet. Ensuite, aucun autre document religieux en terre américaine ne semble indiquer qu’il y est né. Enfin, Philip a vécu à une époque où le crayon était moins utile que le mousquet.
Il va s’en dire aussi que Philip Long n’était pas instruit au point d’être illettré ou presque. Sa signature était pour le moins laborieuse, ce qui était la norme plutôt que l’exception à cette époque.
Mgr Lang regrettait que personne dans l’entourage de Philip et par après n’ait pensé à écrire au sujet des origines de son ancêtre. Nous comprenons sa déception. Il n’est pas étonnant que bien de nos hypothèses étaient parfois chancelantes. Cependant, si rien n'a été écrit sur les origines de Philip, il est clair qu'au début du 20e siècle, les habitants de Clair savaient que Philip était associé à la Couronne britannique. Au mariage de mon grand-père paternel, la famille Cyr a eu du mal à partir avec son mariage avec ma grand-mère paternelle, Léonie Cyr.
C'est ce qui me fait dire que Mgr Lang, voisin de mon grand-père, a dû être au courant de cette notion. Lorsqu'il a débuté sa recherche, Philip était décédé depuis 90 ans. Les Acadiens ont la mémoire longue et pour cause.
Todd Braisted a passé sa vie à récupérer et à assembler tous les documents relatifs aux Loyalistes du temps de la Révolution. S’il ne possède pas de documents pour éclairer les zones grises de notre ancêtre, il faudra se tordre les méninges dans tous les sens pour y ajouter cet éclairage que nous souhaitons.
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