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mardi 3 septembre 2019

Hypothèse.2

Pensacola, 
la pierre angulaire de mon hypothèse
(English version at the end)
NOTECe document ne remplace pas le No. 16 de mon blogue qui est davantage documenté et qui constitue la pierre angulaire de mon hypothèse.

1. Documentation proximale (proche) et documentation distale (éloignée)
En l’absence du baptistaire de Philip Long, on doit adopter une stratégie de recherche différente, une stratégie qui consiste à regrouper un ensemble de documents qui se rattachent à lui et à sa famille, en autant que faire se peut.

Nous avons trouvé des documents proximaux à son sujet. Par exemple, des lettres qu’il a signées, des commentaires de personnes qui l’ont connus. Je pense à John Mann, un journaliste écossais qui l’a rencontré. Je pense aussi au commentaire de son fils Jean-Baptiste aux deux recenseurs américains Deanne & Kavanaugh. Je n’oublie pas les feuilles d’appel du KAR, son certificat de mariage et bien d’autres trouvés par plusieurs chercheurs avant moi.

Comme documents distaux, il y a ceux se rapportant à Philipp Lange, aux écrits d’auteurs sur la Révolution américaine, au régiment Waldeck, aux événements de Pensacola, à la désertion en général et à bien d’autres relatés sur mon blogue.

Les documents distaux peuvent avoir de l’importance en autant qu’ils soient reliés aux proximaux par une chronologie précise et serrée. Donc, mon hypothèse doit tenir compte du facteur temporel. Vous savez déjà que la base d’une généalogie, c’est le temps qui permettra, nous l’espérons, de suivre le cheminement de Philip dans l’espace. Puisque nous ne savons pas où il est né, ma recherche consiste à lier ensemble des événements dans le temps.

Pour confirmer mon hypothèse, un test de Y-ADN suffira. Un test d’ADN peut nous indiquer depuis combien de temps nous sommes liés à d’autres individus. Il existe déjà assez d’échantillons pour nous permettre d’avoir une bonne idée où est né un individu qui fait partie de cet échantillon. Somme toute, nous prenons tous les moyens disponibles pour réduire l’incertitude entourant le lieu et la date de naissance de Philip Long

2. Participation dès le début de la Révolution américaine
Lorsque Philip Long vivait à Lac Témiscouata, dans une lettre, il a indiqué qu’il avait été impliqué dans la Guerre de l’Indépendance américaine depuis 1775. D’abord, il n’a jamais écrit une lettre de sa main. Ensuite, j’assume du moins qu’il tenait à préciser qu’il avait été présent dès le début du Conflit. Pourtant, nous n’avons que de la documentation à son sujet à partir de 1781. Où se trouvait-il entre 1775 et 1781?

Mon hypothèse veut qu’il était présent à Pensacola (Floride,) avant 1781 et qu’il était un mercenaire hessois arrivé à New York en 1776 comme membre du Régiment Waldeck et qu’il se nommait Philipp Lange, frère d’Henrich Lange aussi du même régiment. Ce dernier est retourné en Allemagne en 1783, tandis que le premier s’est réfugié au Canada avec les autres Loyalistes américains : il serait mon ancêtre Philip Long.

Il aurait déserté son régiment en 1778 et aurait navigué avec 10 000 autres soldats et civils jusqu’à Pensacola en 1778-79 (The Big Runaway). Le régiment Waldeck faisait partie de ce groupe, tout comme les trois régiments suivants : le Loyal Americans, le Maryland Loyalists and le Pennsylvania Loyalists, sans compter les régiments britanniques. J’assume qu’après sa désertion il a été absorbé par un régiment loyaliste, comme ce fut le cas de centaines d’autres soldats allemands, ce qui lui aurait permis de se rendre en Floride. Vu la pénurie de volontaires, les déserteurs allemands qui revenaient ne montaient pas sur l’échaffaud.

3. De Pensacola Floride à Savannah Georgie
Nous savons que notre ancêtre s’est inscrit dans le King’s American Regiment (KAR) le 25 octobre 1781 à Savannah Georgie, un régiment de cavalerie.  

Curieusement, le West Florida Royal Foresters (WFRF) était aussi un régiment de cavalerie. Un grand nombre des soldats du WFRF (une centaine) se sont évadés du Fort George à Pensacola le 9 mai 1781, suite à l’explosion de la poudrière. De toute évidence, il fallait avoir une monture pour échapper aux Espagnols.

Philip pourrait avoir parcouru la distance de 725 km qui sépare Pensacola de Savannah en six (6) mois à dos de cheval, soit l’équivalent de 4 km par jour. Un fantassin peut parcourir cette distance en la moitié moins de temps.

4. Un seul autre Philip Long dans cette région
Il existait un autre Philip Long dans cette région, mais il faisait partie des Patriotes et il est resté aux États-Unis après 1783. Je n’ai trouvé aucun autre Philip Long qui aurait pu se trouver à cet endroit. Le KAR venait d’être formé et ce régiment a toujours été une cavalerie.

Certes, notre ancêtre a pu venir du Nord des États-Unis pour s’inscrire dans le KAR en octobre 1781. Il y avait un autre Philip Long en Pennsylvanie, mais du côté des Patriotes et il est décédé aux États-Unis longtemps après la Révolution américaine. Il y avait de nombreux autres Philip Long en Pennsylvanie à cette époque. Je n’en ai trouvé aucun qui aurait pu faire partie du WFRF. Si la Couronne britannique a embauché 30 000 mercenaires Allemands, c’est que les volontaires aux États-Unis ne se bousculaient aux portes.

Lorsque le Général Campbell a mis le pied à Pensacola, il a trouvé un terrain désert et si désolant qu’il a offert sa résignation peu de temps après. Ce Philip Long du WFRF est sûrement arrivé avec lui au printemps de 1779, en même temps que les quelques 10 000 autres en provenance du Nord.

Je ne suis pas le seul qui a épluché les feuilles d’appel des régiments qui se sont affrontés de 1775 à 1783. Personne n’a identifié un Philip Long qui aurait pu être membre du WFRF en 1781. Je peux vous assurer que j’ai scruté tous les régiments de part et d’autre, en plus des listes de passagers.

N'oublions pas que notre ancêtre a dit qu’il avait participé à la Révolution américaine dès le début.

5. Vol d’un « sac de malle »
Nous savons que Philip s’est emparé du courrier appartenant aux Patriotes pour le remettre aux Britanniques. Le courrier était transmis par un cavalier et pour s’en emparer il fallait être cavalier soi-même.

Tout compte fait, notre ancêtre se caractérisait surtout par sa capacité à monter un cheval. J’ose croire que la plupart des gens de cette époque savaient monter à cheval. Cette caractéristique aide à faire le lien entre le WFRF et le KAR, évidemment. Cavalier aujourd’hui, cavalier hier.

6. La désertion
La désertion a toujours fait partie des guerres. De nombreux mercenaires allemands s’attendaient de déserter une fois en sol américain, profitant d’une traversée gratuite de l’Atlantique.

D’autres ont déserté à cause des conditions de vie pénibles dans les régiments allemands. Si Philipp Lange est mon ancêtre, on ne saura jamais ce qui l’a poussé à déserter et ce qui l’a convaincu de revenir au bercail, c'est-à-dire dans un régiment britannique. Plusieurs autres ont fait de tels allers-et-venues. Je me satisfais de savoir que la désertion a bel et bien existée au cours de cette guerre civile.

7. Soldat allemand aujourd’hui, soldat loyaliste demain
À la base de mon hypothèse, il a fallu démontrer sans l’ombre d’un doute que des soldats allemands pouvaient quitter leur régiment pour s’inscrire dans un régiment britannique ou loyaliste quelconque. Don Hagist a démontré clairement que des soldats allemands étaient prêtés, pour ainsi dire, à des régiments britanniques réguliers, sans compter que les régiments allemands ne se sont jamais présentés sur un champ de bataille sans les régiments britanniques qu’ils accompagnaient et auxquels ils étaient soumis.

Les régiments provinciaux et miliciens servaient à absorber des volontaires de tous acabits.

8. Document unique versus profil
La plupart d’entre nous qui se sont intéressés aux origines de Philip Long cherchaient un baptistaire ou un quelconque document attestant de sa naissance ou de son pays d’origine. On m’a déjà demandé si j’avais une photo de Philip décédé en 1832 ou un document qu’il aurait signé au cours de la Révolution américaine.

Avant 1850, la documentation concernant tout individu est clairsemée. Et lorsque l’on parvient à trouver un document, ce dernier peut appartenir à plusieurs autres du même nom. Vous comprenez pourquoi autant d’Américains se rabattent sur un test d’ADN pour identifier le pays d’origine de leurs ancêtres européens.

C’est parce que Philip était soldat au cours de la Révolution américaine que nous avons des informations à son sujet. S’il avait été un citoyen américain ordinaire, je n’ose imaginer dans quel état serait notre recherche.

Ma recherche a débuté par l’espoir de dénicher un document. Je n’ai pas mis de temps à réaliser qu’il fallait en venir à dresser un profil, à regrouper un ensemble d’événements contextuels qui dressaient un portrait général. Il est clair que mon hypothèse fait penser à du fromage suisse : il y a des trous que j’espère combler avec un test d’ADN, comme vous le devinez. Les deux représentent, en définitive, chacun des deux côtés de la pièce de monnaie. Je ne peux espérer davantage.

9. Citoyenneté américaine
Justement, est-il possible que Philip était un citoyen américain dont les ancêtres ont immigré aux États-Unis bien avant 1775? Après tout, une fois au Canada, Philip ne se faisait pas prier pour affirmer qu’il était un Loyaliste américain. Ma réponse : Oui, c’est possible, même si nous ne sommes pas parvenus à dénicher un document qui le démontre.

10. Un ancêtre souhaité et un ancêtre en chair et en os
À toutes les époques, face à ce manque de documentation, on a imaginé notre ancêtre selon nos aspirations. Nombreux sont ceux qui acceptent difficilement que Philip ait fait partie d’un régiment britannique. Et qu’il serait un mercenaire allemand n’adoucit pas cette antipathie déjà bien ancrée. On ne choisit pas nos ancêtres.

Mon travail ne consiste pas à convaincre qui que ce soit d’une nationalité plutôt qu’une autre, mais à trouver des documents et des faits qui me semblent liés à notre ancêtre.

Quiconque n’accepte pas ce que nous savons de notre ancêtre a, par conséquent, la tâche de démontrer ce qu’il était véritablement en étalant une documentation en preuve. Le jugement final appartient à chacune et à chacun qui ont pris le temps d’analyser ma documentation.
Pensacola,
the cornerstone of my hypothesis
(Version française au début)
NOTEThis document does not replace #16 of my blog, which is more documented and is the cornerstone of my hypothesis.

1. Proximal (near) and distal (far) documentation
In the absence of Philip Long's baptism certificate, a different research strategy must be adopted, a strategy that consists of bringing together a set of documents related to him and his family, as much as possible.

We found proximal documents about him. For example, letters he signed, comments from people who knew him. I think of John Mann, a Scottish journalist who met him. I am also thinking of his son Jean-Baptiste's comment to the two American enumerators Deanne & Kavanaugh. I do not forget the call sheets of the KAR, his marriage certificate and many others found by several researchers before me.

As distal documents, there are those relating to Philipp Lange, the writings of authors on the American Revolution, the Waldeck Regiment, the Pensacola events, desertion in general and many others mentioned on my blog.

Distal documents can be important as long as they are linked to the proximal documents by a precise and tight chronology. So my hypothesis must take into account the time factor. You already know that the basis of a genealogy is time, which we hope will allow us to follow Philip's journey through space. Since we do not know where he was born, my research consists in linking events together in time.

To confirm my hypothesis, a Y-DNA test will suffice. A DNA test can tell us how long we have been related to other individuals. There are already enough samples to give us a good idea of where an individual in this sample was born. All in all, we are taking all available measures to reduce the uncertainty surrounding Philip Long's place and date of birth

2. Participation at the onset of the American revolution war of 1775-83
When Philip Long lived in Lac Témiscouata, in a letter, he indicated that he had been involved in the American War of Independence since 1775. First of all, he never wrote a letter from his hand. Secondly, I assume, at least, that he wanted to make it clear that he had been present since the beginning of the Conflict. However, we only have documentation about it from 1781 onwards. Where was he between 1775 and 1781?

My hypothesis is that he was present in Pensacola, Florida, before 1781 and that he was a Hessian mercenary who arrived in New York in 1776 as a member of the Waldeck Regiment and that his name was Philipp Lange, brother of Henrich Lange also of the same regiment. The latter returned to Germany in 1783, while the first one took refuge in Canada with the other American Loyalists: he would be my ancestor Philip Long.

He reportedly deserted his regiment in 1778 and sailed with 10,000 other soldiers and civilians to Pensacola in 1778-79 (The Big Runaway). The Waldeck Regiment was part of this group, as were the following three regiments: the Loyal Americans, the Maryland Loyalists and the Pennsylvania Loyalists, not to mention the British regiments. I assume that after his desertion he was absorbed by a Loyalist regiment, as was the case with hundreds of other German soldiers, which would have allowed him to go to Florida. Given the shortage of volunteers, returning German deserters did not climb the scaffold.

3. From Pensacola Florida to Savannah Georgia
We know that our ancestor enrolled in the King's American Regiment (KAR) on 25 October 1781 in Savannah Georgia, a cavalry regiment. 

Curiously, the West Florida Royal Foresters (WFRF) was also a cavalry regiment. Many of the WFRF soldiers and other soldiers (about 100 according to a source) escaped from Fort George in Pensacola on May 9, 1781, following the explosion of the powder magazine. Obviously, you had to have a horse to escape the Spanish.

Philip could have covered the 725 km distance from Pensacola to Savannah in six (6) months on horseback, the equivalent of 4 km per day. An infantryman can travel this distance in half the time.

4. Only one other Philip Long in this region
There was another Philip Long in this region, but he was one of the Patriots and stayed in the United States after 1783. I couldn't find any other Philip Long who could have been there. The KAR had just been formed and this regiment had always been a cavalry.

Certainly, our ancestor was able to come from the northern United States to join the KAR in October 1781. There was another Philip Long in Pennsylvania, but on the Continental side and he died long after the American Revolution. There were many other Philip Long in Pennsylvania at that time. I couldn't find any that could have been part of the WFRF. If the British Crown hired 30,000 German mercenaries, it was because volunteers in the United States were not knocking on doors.

When General Campbell set foot in Pensacola, he found a deserted and so desolate terrain that he offered his resignation shortly afterwards. This Philip Long of the WFRF surely arrived with him in the spring of 1779, along with some 10,000 others from the North.

I am not the only one who has gone through the call sheets of the regiments that filled from 1775 to 1783. No one has identified a Philip Long who could have been a member of the WFRF in 1781. I can assure you that I have examined all the regiments on both sides, in addition to the passenger lists.

We must not forget that our ancestor said that he had participated in the American Revolution from the beginning.

5. Theft of a "mail bag"
We know that Philip seized the mail belonging to the Continentals and handed it over to the British. The mail was transmitted by a rider and to get it you had to be a rider yourself.

All in all, our ancestor was characterized above all by his ability to ride a horse. I would like to believe that most people of that time knew how to ride a horse. This feature helps to make the link between the WFRF and the KAR, of course. Horseman today, horseman yesterday.

6. Desertion
Desertion has always been part of wars. Many German mercenaries expected to desert once on American soil, taking advantage of a free Atlantic crossing.

Others deserted because of the harsh living conditions in the German regiments. If Philipp Lange is my ancestor, we will never know what drove him to desert and what convinced him to enlist in a Loyalist regiment. Several others have made such comings and goings. I am satisfied to know that desertion did indeed exist during this civil war.

7. German soldier today, Loyalist soldier tomorrow
At the basis of my hypothesis, it had to be demonstrated beyond a shadow of a doubt that German soldiers could leave their regiment to join any British or Loyalist regiment. Don Hagist made it clear that German soldiers were being loaned, so to speak, to regular British regiments, not to mention that German regiments never showed up on the battlefield without the British regiments they accompanied and to which they were subject.

Provincial and militia regiments were used to absorb volunteers of all kinds.

8. A single document versus a profile
Most of us who were interested in Philip Long's origins were looking for a baptismal certificate or some document attesting to his birth or country of origin. I have already been asked if I had a picture of Philip who died in 1832 or a document he signed during the American Revolution.

Before 1850, documentation concerning any individual was sparse. And when a document is found, it can belong to several others with the same name. You can understand why so many Americans rely on DNA testing to identify the country of origin of their European ancestors.

It is because Philip was a soldier during the American Revolution that we have information about him. If he had been an ordinary American citizen, I can't imagine what state our research would be in.

My research began with the hope of finding a document. It didn't take me long to realize that it was necessary to come up with a profile, to bring together a set of contextual events that painted a general picture. It is clear that my hypothesis is reminiscent of Swiss cheese: there are holes that I hope to fill with a DNA test, as you can guess. The two ultimately represent both sides of the coin. I can't hope for more.

9. American citizenship
Is it possible that Philip was an American citizen whose ancestors immigrated to the United States long before 1775? After all, once in Canada, Philip was not asked to claim that he was an American Loyalist. My answer: Yes, it is possible, even if we have not managed to find a document that demonstrates this.

10. A desired ancestor and a real ancestor
At all times, faced with this lack of documentation, we have imagined our ancestor according to our aspirations. Many people have difficulty accepting that Philip was part of a British regiment. And the fact that he was a German mercenary does not soften this already well-established antipathy. We don't choose our ancestors.

My job is not to convince anyone of one nationality rather than another, but to find documents and facts that seem to me to be related to our ancestor.

Anyone who does not accept what we know about our ancestor has, therefore, the task of demonstrating what he really was by displaying supporting documentation. The final judgment belongs to each and every one of you who took the time to analyze my documentation.

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